Bio à la cantine : les sénateurs réécrivent le texte voté à l'Assemblée

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Cette proposition de loi d'une députée écologiste visait à introduire davantage de produits locaux et de saison dans la restauration collective. 

Le Sénat a réécrit la proposition de loi de la député écologiste Brigitte Allain destinée à favoriser le "manger local" dans la restauration collective publique, à tel point que les sénateurs écologistes, ainsi que les socialistes, ont préféré s'abstenir.

Des concessions pour parvenir à un consensus. Le texte de Brigitte Allain, qui prévoit notamment que d'ici 2020, 40% de produits soient issus de l'alimentation durable, locaux, de saison, avait pourtant été adopté à l'unanimité à l'Assemblée. Il doit à présent repartir en deuxième lecture au Palais Bourbon. "Ce texte était déjà modéré, et j'ai fait des concessions pour parvenir à un consensus", a déclaré à l'issue des débats le rapporteur Joël Labbé (écologiste). "Dans notre pays riche, où la désespérance pointe, ce texte donnait du sens, une perspective", a-t-il dit. "Je m'abstiendrai donc, à regret". 

Encourager le développement de filières durables. "Nous partageons les objectifs initiaux de ce texte, mais le retrait de l'objectif de 20% de bio, l'assouplissement de l'article premier, la suppression de l'affichage du +fait maison+ introduits au Sénat en atténuent la portée", a regretté Claude Bérit-Débat (PS) en annonçant l'abstention de son groupe. "Bien sûr, il ne faut pas opposer le bio au conventionnel, mais on ne peut nier la nécessité d'encourager le développement de filières durables", a-t-il dit. En revanche, le groupe Communiste, Républicain et Citoyen (CRC) l'a voté "malgré ses limites", a dit Michel Le Scouarnec. "Ce texte rejoint nos préoccupations: la qualité de l'alimentation et la relocalisation des produits agricoles consommés en restauration collective".

Pour Catherine Procaccia (Les Républicains), "ce texte, tel qu'amendé par le Sénat, constitue un progrès". "Certaines des mesures qui étaient proposées, applicables dans de petites communes, ne le sont pas dans les grandes métropoles", a-t-elle reproché.