Hugues Aufray est passionné par la cause animale depuis de nombreuses années;. 4:47
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Antoine Terrel
Le chanteur Hugues Aufray, âgé de 91 ans, est passionné d'animaux depuis des dizaines d'années. Engagé sur la question du bien-être animal, il plaide pour de meilleures conditions d'élevages. Mais reste plus réservé sur l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques itinérants. 
INTERVIEW

Évidemment célèbre pour ses nombreuses indémodables chansons, Hugues Aufray a aussi une passion, moins connue, pour les animaux. C'est pourquoi celui qui possède plusieurs chats et chevaux voit d'un bon œil les mesures annoncées par le gouvernement sur le bien-être animal. Lui-même a déjà tenté d'agir à son niveau sur ce sujet il y a déjà plus d'une cinquantaine d'années. 

Un troupeau de 50 chèvres

"Quand en 1966, j'ai commencé à gagner un peu d'argent en chantant, la première chose que j'ai faite, ce n'est pas d'acheter une Ferrari, mais d'acheter une ferme en Ardèche que j'ai restaurée complètement", raconte l'artiste au micro d'Europe 1. "Et très rapidement, j'y ai porté de la lavande et j'ai créé un troupeau de 50 chèvres". Pourquoi 50 ? "Parce qu'au-dessus de 50, je m'étais renseigné, il faut un mètre carré par chèvre au minimum. Après, on rentre dans des dimensions qui ne sont pas humaines", narre encore Hugues Aufray.

"Depuis toujours, je suis pour le paysan à l'ancienne", poursuit l'interprète de Santiano, qui se réjouit du changement de regard sur son combat. "Autrefois, les gens disaient que si on n'était pas progressiste, on était conservateur. Aujourd'hui, les progressistes, ce sont les conservateurs. On a découvert que le progrès qui consiste à avoir 10.000 poulets enfermés dans une espèce de hangar gigantesque et monstrueux, ce n'est pas un progrès", ironise-t-il. "Aujourd'hui, le progressisme, c'est en quelque sorte de retrouver les vraies valeurs de la vie et de la nature."

Des réserves sur l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques

En revanche, Hugues Aufray est moins à l'aise au moment d'aborder l'interdiction progressive de la présentation d'animaux sauvages dans les cirques itinérants. "Tout ce qui est exagéré est insignifiant. On passe d'un extrême à l'autre. Avant, c'était tout, maintenant, c'est rien", réagit-il, déplorant que ces lois soient faites "dans la précipitation, alors qu'il faut les faire dans le calme et la réflexion".

"Tous ces gens (les gérants des cirques) vont être ruinés, leur vie va basculer dans le vide", craint le chanteur. Et de conclure : "J'ai l'impression que les animaux dans les cirques n'ont pas l'air malheureux, que les dauphins qu'on voit dans les piscines n'ont pas l'air malheureux. En tout cas, je crois qu'ils sont moins malheureux que ceux qui sont pris dans les filets."