Béziers : un "gilet jaune" condamné à deux ans de prison ferme

Photo d'illustration. Le "gilet jaune" de 37 ans a été condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt et une privation des droits civiques pendant cinq ans.
Photo d'illustration. Le "gilet jaune" de 37 ans a été condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt et une privation des droits civiques pendant cinq ans. © GEORGES GOBET / AFP
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Cyril, "gilet jaune" de 37 ans connu des services de police, a été condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour "violences sur des gendarmes, entrave à la circulation et dégradation d'une voiture de gendarmerie" lors de la journée du 24 novembre. 

Il a été condamné pour "violences sur des gendarmes, entrave à la circulation et dégradation d'une voiture de gendarmerie". Cyril, "gilet jaune" de 37 ans a écopé de deux ans de prison ferme. Une décision prise vendredi 4 janvier par le tribunal correctionnel de Béziers, précise France Bleu Hérault

Une violence "d'une intensité exceptionnelle".Les faits remontent à "l'acte 2" des "gilets jaunes", le 24 novembre dernier. Cyril, manifestait au niveau du péage de Béziers, sur l'A9, où une barricade en vois avait été installée au milieu de la chaussée pour bloquer la circulation. La situation dégénère lorsqu'une quinzaine de "gilets jaunes", cachés dans un sous-bois proche du blocage, jettent des pierres et des canettes sur les gendarmes pendant plusieurs heures, le tout dans une violence "d'une intensité exceptionnelle", témoigne un gendarme présent sur place. 

"À tout moment nous pouvions prendre une pierre sur la tête. Nous ne sommes pas équipés pour cela", raconte alors le patron de l’EDSR, l’escadron départemental de sécurité routière, présent ce soir-là. 

Imiter les casseurs à Paris. "Je manifestais comme tout le monde, je n'ai pas insulté les militaires que je respecte", a expliqué le "gilet jaune" au tribunal. "Je n'ai pas jeté d'extincteurs ni la planche à repasser retrouvée sur place", ajoute-t-il. Une déclaration qui vient contredire celle qui l'avait faite dans sa déposition : il avait en effet reconnu pouvoir imiter les casseurs qui avaient sévis sur Paris le jour même. "J'étais énervé, j'ai passé mon samedi à regarder l'info en continu sur les chaînes nationales. Les Champs-Élysées étaient animés [...] J'ai suivi. J'aurai dû rester chez moi", regrette-t-il. 

Déjà connu des services de police pour "destruction de bien en réunion" et "détention de drogue". Pour "violences sur des gendarmes, entrave à la circulation et dégradation d'une voiture de gendarmerie", le substitut du procureur de la République de Béziers avait réclamé 18 mois de prison ferme et le maintien en détention contre l'homme déjà condamné notamment à quatre mois de prison avec sursis pour "destruction de bien en réunion" et à 150 euros d'amende pour "détention de drogue". Mais le tribunal correctionnel a décidé d'aller au-delà des réquisitions en condamnant le "gilet jaune" à deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt et une privation des droits civiques pendant cinq ans.

Faire un exemple ? Une décision qui doit servir, aux yeux de l'avocat du prévenu, Josy-Jean Bousquet, à faire un exemple : "Mon client ne doit pas payer pour tous les autres. Ce dernier est le seul à avoir été interpellé ce soir-là parce qu'il courait moins vite que les autres", a-t-il déclaré, arguant que le tribunal ne doit pas faire le procès d'une certaine partie du mouvement des "gilets jaunes" mais condamner son client uniquement pour ce qu'il a fait.