Bernard Accoyer était l'invité de Sonia Mabrouk ce jeudi matin. 3:26
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Yanis Darras , modifié à
Invité de Sonia Mabrouk au micro d'Europe 1, Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale et directeur de l'ONG Patrimoine, Nucléaire et Climat, est revenu sur la situation difficile du parc nucléaire en France. Pour lui, une "idéologie anti-nucléaire" s'est imposée dans l'opinion publique, jusqu'au sommet de l'Etat, provocant la situation actuelle.

Après avoir atteint une production de moins de 20 GW en août dernier, la situation du parc nucléaire français commence à s'améliorer. Questionné, EDF annonce faire tout son possible pour que l'ensemble du parc soit fonctionnel cet hiver. Objectif, atteindre une puissante de 56 GW disponibles pour faire face au manque de gaz en Europe.

"Idéologie anti-nucléaire"

Mais l'industrie nucléaire française est en perte de vitesse depuis plusieurs années. Fermeture de Fessenheim, arrêt des recherches pour la création de réacteurs nouvelle génération ... Pour Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale et directeur de l'ONG Patrimoine, Nucléaire et Climat, "une idéologie anti-nucléaire s'est infiltré dans l'opinion publique et dans les services de l'État", conduisant au début de la destruction de la filière nucléaire. 

Face aux difficultés du nucléaire cet été, l'ancien président de l'Assemblée nationale pointe du doigt la fermeture "de 12 GW de centrales pilotables" qui auraient pu prendre le relais. Fonctionnant essentiellement au charbon, "ces centrales servaient à fournir de l'électricité uniquement en cas de demande, notamment lors de la demande de pointe", explique-t-il. Et malgré le développement des énergies renouvelables, "les scientifiques appelaient à garder des centrales pilotables. Et RTE (En charge du transport de l'électricité) n'a pas écouté", regrette-t-il. 

La centrale de Fessenheim "manque"

Largement commentée ces derniers jours, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2020 est un drame pour Bernard Accoyer. "Elle développait 1,8 GW de puissance et surtout, elle n'aurait pas été concernée par les problèmes de corrosion sous contrainte, qui touchent une partie du parc nucléaire existant. Donc, oui elle manque", explique le directeur de l'ONG Patrimoine, Nucléaire et Climat. 

Mais l'urgence est désormais ailleurs, estime-t-il. "Il faut prendre des décisions qui nous permettent de reconstruire des centrales pilotables" rapidement, ajoute Bernard Accoyer, alors même qu'il est inscrit dans la loi, la fermeture de 12 autres réacteurs nucléaires d'ici 2035.