Beaujolais nouveau : un vin "de joie" dans un novembre "épouvantable", juge Bernard Pivot

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Mathilde Durand
Le troisième jeudi de novembre marque le lancement du Beaujolais nouveau. Une tradition perturbée cette année par la crise sanitaire du coronavirus. Bernard Pivot, ancien président de l'Académie Goncourt, loue ce vin "modeste" mais "de joie". "Cette année, j'ai déjà eu le plaisir d'en goûter et il est absolument délicieux", confie-t-il sur Europe 1. 
INTERVIEW

Le Beaujolais nouveau est de retour, comme tous les troisièmes jeudis de novembre. Cette année, la tradition de la mise en perce du cru 2020 est mise à mal par la crise sanitaire du Covid-19. Les festivités ont été annulées, les bars et restaurants doivent garder portes closes. La situation attriste Bernard Pivot, ancien président de l'Académie Goncourt, grand amateur de ce vin "modeste" mais qu'il considère comme "un vin de joie, de bonheur" qui vient illuminer le maussade mois de novembre.

"Je considère que le mois de novembre est le mois le plus mélancolique, le plus triste de l'année. On commence par la Toussaint avec la visite aux morts dans le cimetière, le 11 novembre et l'hommage au million et demi de morts pendant la Première Guerre mondiale. Ensuite, il commence à faire froid, il y a du vent du brouillard, de la brume etc. C'est un mois épouvantable le mois de novembre. Et en plus, on risque de mourir du coronavirus et on est confiné", énumère Bernard Pivot. "Et là, le troisième jeudi de novembre : merveille, le Beaujolais nouveau arrive sur les tables et c'est un vin de joie, de bonheur".

Notes de framboises et jour de gaieté

Souvent décrié par les amateurs de vin qui le considère comme de la piquette, le Beaujolais nouveau trouve pourtant son public. L'ancien président de l'Académie Goncourt décrit un vin "modeste", qui "sent le printemps, aux notes de framboise, de fraise, de rouges. Il existait déjà du temps de la Rome antique où on buvait le vin très vite, très tôt", rappelle-t-il. Aujourd'hui, le Beaujolais nouveau tantôt il est très bon, tantôt il est moins bon, mais ça dépend des années. Cette année, j'ai déjà eu le plaisir d'en goûter et il est absolument délicieux."

"Je regrette d'autant plus qu'il ne puisse être bu par les amateurs aujourd'hui en toute liberté", déplore Bernard Pivot. "Pour tout vous dire, je trouve que le gouvernement n'a pas été très malin. Je pense que ce jour aujourd'hui, le gouvernement aurait dû dire aux restaurateurs, aux restaurants et aux cafés 'Ouvrez', puisque c'était un jour de joie, c'est un jour de gaieté", souligne-t-il.