Le port de Strasbourg reçoit de moins en moins de bateaux en raison de la baisse de niveau du Rhin. 1:36
  • Copié
Mélina Facchin , modifié à
La sécheresse qui touche quasiment tous les départements de France assèche peu à peu les cours d’eaux. Dans l’Est, le Rhin coule en ce moment deux fois plus lentement que d’habitude, son niveau baisse et forcément, cela a un impact important sur les entreprises qui misent sur le transport fluvial.

L’impact de la sécheresse, qui frappe tout le pays, est de plus en plus visible sur nos cours d’eaux, des plus petits aux plus grands. Dans l’Est de la France, le Rhin n’est pas épargné : son niveau et son débit baissent de manière anormale pour cette saison. Il coule en fait deux fois moins d’eau que d’habitude. Et cela a des conséquences sur les entreprises qui livrent leurs marchandises via le fleuve, obligées de trouver d’autres solutions.

"Huit fois moins d’eau qu’il y a un an"

Ce n’est pas encore alarmant, mais le Rhin est actuellement bien en dessous de son niveau habituel. "On a un débit aujourd’hui de 500m3/seconde, ce qui est la moitié du débit moyen du fleuve : 1.000m3/seconde", explique Vincent Steimer, directeur des unités territoriales des Voies navigables de France (VNF) à Strasbourg. "Il y a un an exactement, on était en crue avec des débits de 4.000m3/seconde, donc huit fois plus d’eau qu’aujourd’hui" souligne-t-il.

Les entreprises se rabattent sur d’autres moyens de transport

Et cela a des conséquences pour les dizaines de bateaux qui remontent le fleuve chaque jour. "Un bateau sur le Rhin équivaut à 250 à 500 camions selon les chargements", précise Céline Ohresser, du service développement de VNF. "Aujourd’hui, le niveau du Rhin est trop bas : cela veut dire que les bateaux sont chargés à environ un tiers, malheureusement" ajoute-t-elle.

C’est précisément le problème que rencontre Benjamin Hottier, gérant de la société de transport de marchandises MMR. Pour livrer ses clients, essentiellement dans le Nord de l’Europe, il se rabat donc sur les trains. "En temps normal, nos marchandises circulent à 40% sur le fleuve et 60% sur le rail. Mais compte tenu de la situation sur le Rhin, on est en train de passer à 70% voire 80% sur le rail", explique-t-il.

La situation est encore tenable, assure-t-il, mais si le niveau du Rhin ne remonte pas dans les prochaines semaines, son chiffre d’affaires commencera à en pâtir.