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O.G , modifié à
Nouveaux programmes et sécurité : Iannis Roder, professeur d'Histoire-géographie dans un collège de Seine-Saint-Denis, explique sur Europe 1 le contexte de cette rentrée scolaire.

Comment les professeurs vivent-ils la rentrée scolaire 2016, placée sous le signe de la sécurité et des nouveautés ? Iannis Roder, professeur d'Histoire-géographie au collège Pierre-de-Geyter à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), se confie au micro de Thomas Sotto jeudi matin. 

Le problème des EPI. "Les professeurs n'ont pas été bien préparés aux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires, ndlr). Les enseignants en REP (ex-ZEP, zone d'éducation prioritaire, ndlr) connaissaient déjà cela. Aujourd'hui, les professeurs ne sont plus nécessairement volontaires mais sont obligés d'enseigner ces EPI", explique ce professeur qui entame jeudi matin sa 17e rentrée scolaire dans le même établissement.

Nouveaux programmes et nouveaux collègues. Le prof d'Histoire-géo regrette par ailleurs le manque de préparation de certains de ses collègues, pris de court par les nouveaux programmes : avec "20 nouveaux collègues cette année" c'est une nouvelle équipe à constituer. "On tâtonne, on essaie d'avancer et on ne savait pas quoi préparer".

 

Les limites de l'aide personnalisée. Décrivant une forme de sentiment d'abandon, l'enseignant d'Histoire-géographie qui va retrouver ses classes de 3e et 4e explique qu'il s'inquiète toujours pour trois ou quatre élèves : "Malgré la nouvelle aide personnalisée, je ne crois pas qu'elle puisse réellement les aider". "Il faudrait réfléchir à d'autres cursus, de vraies aides personnalisées. Pas des groupes de sept ou huit", ajoute t-il avant de conclure : "Aujourd'hui, on fait face à des problématiques d'ordre psychologiques et familiales qui dépassent le cadre scolaire".

"Je mets de côté les aspects anxiogènes". Thème principal de cette rentrée scolaire, le renforcement des mesures de sécurité aux abords des écoles. Un thème qui ne préoccupe pas plus que cela le professeur : "On est toujours préoccupé pour ses élèves ou ses propres enfants. Mais je reste tourné vers mon enseignement. Je mets de côté les aspects anxiogènes". La vigilance et l'attention portée à certains élèves restent toutefois de mise, notamment concernant les risques de radicalisation. Mais Iannis Roder relativise : "Si on regarde bien, les élèves qui tiennent des discours bizarres, complotistes ou antisémites, ça n'est pas nouveau."