Avec l’électrique, de nouvelles marques automobiles voient le jour

  • Copié
Jean-Pierre Montanay, édité par Séverine Mermilliod
Depuis 50 ans, les constructeurs historiques de voitures sont en voie de disparition. Mais alors que la bataille de l'électrique est lancée, depuis Elon Musk qui a bouleversé la donne avec sa Tesla, de nouvelles marques émergent au Vietnam, en Turquie ou encore en Norvège, constate Jean-Pierre Montanay.

Le succès des voitures électriques ne semble pas se démentir et inspire même de nouvelles marques partout dans le monde. Créé en moins de deux ans par un milliardaire, Vinfast, la première marque de voiture vietnamienne, livre déjà depuis six mois sur son marché un SUV et une berline. Ce nouveau petit dragon automobile compte bien bousculer la concurrence en Asie du sud-est avant de s’attaquer à l’Europe, avec ses 12 nouveaux modèles en préparation dont des voitures électriques ! En Turquie, un consortium baptisé "Togg", soutenu par le gouvernement Erdogan, a aussi mis au point deux prototypes de voitures électriques dont le lancement est prévu en 2022.

Et en Europe aussi ! En Pologne, une citadine zéro émission pourrait sortir d’ici 2 à 3 ans, fruit de la collaboration de 4 ingénieurs. La Norvège tient elle aussi peut-être son premier constructeur auto avec Fresco. Cette start-up vient d’atteindre les 3000 réservations pour un modèle 100% électrique... qui n’existe pas encore. Il faudra attendre 2021 pour découvrir son prototype.

Comment expliquer que tous ces pays veulent avoir un constructeur national ? Question de fierté, de prestige, car l'industrie auto en dit long sur la santé de l'économie d'un pays. Mercedes incarne la puissance germanique, le Royaume-Uni est inconsolable après la perte de tous ses fleurons, Rolls Royce ou Bentley partis sous pavillon allemand, et Jaguar cédé à l’Inde, une ancienne colonie. 

De nouvelles perspectives mais un avenir incertain

C’est Elon Musk qui a ouvert de nouvelles perspectives à cette industrie. Il a bouleversé la donne en 2012 avec la Tesla électrique. Construire des moteurs thermiques à explosion exige un savoir faire particulier et surtout dissuasif, ce qui n’est pas le cas de la voiture dotée de batteries bien moins compliquée à produire. Voilà pourquoi tous ces petits pays se lancent crânement dans la bataille pour la voiture du futur... même si leur avenir commercial s'annonce risqué.

L'automobile est en effet une industrie où sévit une féroce concurrence et où l’image de marque est déterminante. Avec des ventes qui explosent et la bonne santé de son usine de batteries, Tesla est en train de réussir son pari, comme en témoigne sa fulgurante progression à la bourse. Mais c’est une autre histoire pour ces petits constructeurs : qu’ils percent sur leurs marchés domestiques, dopé par un nationalisme économique, est une chose. Que demain, des voitures polonaises turques, vietnamiennes, norvégiennes fassent trembler les allemandes, les françaises et les américaines, cela semble peu probable. Mais qui sait ? La voiture va changer d’ère, et l’électrique peut rebattre les cartes.