Avalanches : le risque est plus élevé les années où il neige peu

Philippe Descamps est l'ancien rédacteur en chef de Montagnes magazine. 0:49
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M.S. , modifié à
Le journaliste Philippe Descamps estime qu'il faut se garder de toute conclusion hâtive après l'avalanche qui a fait trois morts mercredi dans l'Isère.
INTERVIEW

Les années et les saisons où il neige peu sont celles qui présentent le plus de risques d’avalanches en montagne, selon Philippe Descamps. Le journaliste et ancien rédacteur en chef de Montagnes magazine a fait le point sur les risques et la conduite à tenir en cas de coulée de neige, jeudi dans la Matinale d’Europe 1. La veille, deux lycéens lyonnais et un skieur ukrainien sont morts au cours d’une avalanche dans le domaine skiable des Deux-Alpes. Le professeur qui accompagnait le groupe d'élèves est polytraumatisé, mais ses jours ne sont pas en danger.

Réduire les risques. Face aux rumeurs et aux préjugés qui courent, l’auteur de Avalanches. Comment réduire le risque a rappelé quelques faits simples. Lorsqu’il neige peu, il y a souvent d’importants écarts de température en début de saison. Et quand la neige se met enfin à tomber, elle "repose sur un système de couches très fragiles, qui va se rompre avec une modeste surcharge". Une échelle de un à cinq informe les skieurs des probabilités d’avalanche. Jeudi, ce risque était évalué à trois, ce qui représente "un danger marqué", selon Philippe Descamps. Pour ce dernier, la première précaution à prendre est de réduire le danger, en s’adaptant aux risques annoncés et au terrain sur lequel on se trouve - les pistes les plus pentues sont les périlleuses en termes d’avalanches.

Pas de conclusions hâtives sur les responsabilités. Malgré cette échelle sur laquelle peuvent se baser les skieurs, le journaliste se garde de toute conclusion hâtive. "On a souvent le réflexe d’imputer l’accident aux clients, mais la responsabilité est souvent largement partagée. Il faut attendre l’enquête." Avant de rappeler que les stations de ski sont parties prenantes et qu’elles ont une responsabilité dans l’information des skieurs.

Philippe Descamps a également prodigué quelques conseils utiles aux personnes se retrouvant sous une avalanche et à leurs accompagnants. Si vous êtes enseveli, il est essentiel de vous débattre pour créer une poche d’air, qui peut vous sauver la vie. Il n’est en revanche que peu utile d’uriner pour signaler sa présence, comme le veut une légende urbaine. Si vos proches se retrouvent sous une avalanche, il faut bien sûr prévenir les secours, mais ne pas les attendre pour intervenir. On peut utiliser un DVA (détecteurs de victimes d’avalanches) et une pelle.