En Martinique, une espèce en chasse une autre. Sur l'île, les iguanes communs, une espèce invasive importée d'Amérique latine, menace la survie de l'espèce locale, l'iguane des petites Antilles. Alors qu'ils étaient encore entre 800 et 900 il y a dix ans, il n'en reste qu'environ 500 sur l’îlet Chancel, un des espaces préservés.
Importé d'Amérique du sud
Les iguanes communs, eux, prolifèrent. Pour les empêcher d'entrer chez elle, Dina a dressé un grillage autour de sa maison, mais c'est loin de suffire. "Dès qu'il entend un bruit, mon chien bondit. On sait tout de suite que l'iguane est soit dans l'arbre, soit sous la véranda. Une fois, il y en a un très gros qui est entré dans la cuisine, on a dû appeler les pompiers", raconte-t-elle à Europe 1.
Car l'animal impressionne, mesurant jusqu'à un mètre cinquante de long et pesant entre 1 et 4 kilos. Importé d'Amérique du Sud dans les années 60, il a proliféré dans tout le centre de l'île et remplacé au fil des accouplements l'iguane endémique de la Martinique, plus petit et plus fragile.
La menace des moutons et des rats
L'un des derniers habitats naturels de ce dernier, c'est une petite île de 70 m2, où l'animal est marqué et surveillé de près. "On a trois sites de ponte qu'on suit avec des capteurs vidéo. Et on a également mis des pièges pour les rats autour, histoire d'éviter la prédation des oeufs", explique Kevin Urvoy, chargé de mission à l'ONF.
Et ce n'est pas la seule menace, indique Emy Njoh Ellong, animatrice territoriale à l’ONF. "Il y a également des moutons qui appartiennent aux propriétaires de l'îlet, et qui mangent toutes les petites plantules, donc il n'y a pas de régénération de la végétation, qui est l'alimentation de l'iguane", indique-t-elle.