Au procès du viol du "36", l'heure du verdict pour les deux policiers

Mercredi, l'avocat général Philippe Courroye a requis sept années d'emprisonnement contre les deux policiers.
Mercredi, l'avocat général Philippe Courroye a requis sept années d'emprisonnement contre les deux policiers. © AFP
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avec AFP , modifié à
Jeudi, la cour d'assises va rendre son verdict dans le procès du viol au 36, quai des orfèvres, qui concerne deux policiers accusés d'avoir violé une touriste canadienne. 

Les deux policiers ont-ils violé la touriste canadienne ? La cour d'assises rend son verdict jeudi, après deux semaines et demi d'audience qui ont laissé des doutes planer sur ce qu'il s'est réellement passé au 36 Quai des orfèvres dans la nuit du 22 au 23 avril 2014.

Ils clament leur innocence. Vers 10h, le président, ses deux assesseurs et les six jurés partiront délibérer, pour acquitter ou condamner Nicolas R. et Antoine Q., deux ex-policiers de la prestigieuse BRI, la brigade de recherche et d'intervention. Ces hommes, qui clament leur innocence, encourent vingt ans de réclusion criminelle pour "viol en réunion".

Sept années de prison requises. Mercredi, l'avocat général Philippe Courroye a requis sept années d'emprisonnement contre ces hommes. "Mon intime conviction, c'est qu'au cours de cette nuit du 22 au 23 avril, dans les locaux de la BRI, Emily Spanton a bien été une victime non consentante d'actes sexuels", a-t-il expliqué. Ces policiers ont, selon lui, abusé d'"une proie vulnérable", une étrangère, très fortement alcoolisée.

"Le doute profite à l'accusé". Mais pour l'avocate d'Antoine Q., Anne-Laure Compoint, "des certitudes dans ce dossier, il n'y en a pas". "S'il n'y a pas de certitudes, ça s'appelle le doute, et le doute profite à l'accusé". "Vous êtes les seuls à pouvoir mettre un terme aux dénonciations mensongères d'Emily Spanton", a dit à la cour l'avocate de Nicolas R., Marion Grégoire. "Ne commettez pas l'erreur judiciaire de condamner un innocent !"

Des ratés dans l'enquête. L'issue du procès est très incertaine, tant les témoignages ont été divergents, tant la parole de l'accusatrice a été mise en doute. Les ratés de l'enquête dans les premières heures ont également pesé sur le procès : la scène de crime présumée n'a pas été sanctuarisée, les policiers ont pu repartir chez eux, sans même faire de test d'alcoolémie. Et le temps a passé : près de cinq ans après les faits, très souvent, la difficulté de se souvenir a été exprimée à la barre.