Attribution de marchés : le siège de la SNCF et d'autres sites du groupe perquisitionnés

Le siège de la SNCF est perquisitionné.
Le siège de la SNCF est perquisitionné. © ERIC CABANIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Le siège de la SNCF et d'autres sites du groupe ferroviaire sont perquisitionnés mercredi matin dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des irrégularités pour une attribution de marchés, selon une source proche du dossier.

Le siège de la SNCF et d'autres sites du groupe, dont un à Lyon, ont été perquisitionnés mardi dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des irrégularités au sein d'une filiale du groupe, Stelsia, en lien avec le groupe américain d'informatique IBM, ont indiqué mercredi des sources concordantes.

Les perquisitions ont notamment eu lieu au siège du groupe à Saint-Denis, ainsi qu'à Lyon, selon des sources proches du dossier, confirmant une information du Parisien. Le parquet national financier avait lancé en 2017 une enquête préliminaire, après le dépôt de deux plaintes d'un salarié de la SNCF, affecté à la direction des achats à Lyon, dénonçant des irrégularités notamment sur l'attribution de marchés.

Deux plaintes d'un employé

Cet employé, Denis Breteau, avait déposé une première plainte en octobre 2012 pour dénoncer ce qui relevait selon lui d'irrégularités au sein d'une filiale de la SNCF, la société Stelsia, en lien avec le groupe américain d'informatique IBM. Mais celle-ci avait été classée sans suite. Après une nouvelle plainte en 2013, le parquet national financier avait lancé en 2017 une enquête préliminaire.

Un partenariat entre IBM et la SNCF qui n'a pas abouti

Entre 2009 et 2011, la SNCF et IBM avaient scellé un partenariat informatique qui devait permettre de réaliser des économies et d'augmenter le chiffre d'affaires du groupe ferroviaire. L'alliance entre les deux entreprises, conclue fin 2009, avait vu la création de la filiale Stelsia, détenue à 51% par la SNCF et chargée de piloter la sous-traitance informatique de l'entreprise ferroviaire. La SNCF souhaitait ainsi rationaliser sa gestion informatique et en réduire les coûts.

Mais en décembre 2011, d'un commun accord, la SNCF et IBM avaient décidé de ne pas poursuivre leur partenariat en raison de "difficultés contractuelles", selon les syndicats. Dénoncé depuis sa mise en place par les syndicats qui craignaient notamment des délocalisations, ce contrat devait générer 1,7 milliard d'euros en six ans. L'entreprise ferroviaire avait alors repris le contrôle de Stelsia. 

En avril 2019, les prud'hommes de Lyon avaient condamné la SNCF à réintégrer Denis Breteau, licencié fin 2018, auquel ils reconnaissent le statut de lanceur d'alerte.