Attentats de Paris : "très important" d’en parler aux enfants

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Le pédopsychiatre Serge Tisseron a insisté sur la nécessité pour les parents de dialogue, avec recul toutefois, sur les attaques de vendredi soir à Paris. 

Les enfants n’ont évidemment pas pu échapper à la vague de sidération qui a submergé la France après les attentats de Paris de vendredi soir. Face au choc, une seule solution, selon le pédopsychiatre Serge Tisseron : en parler, le plus rapidement possible. "C’est important d’établir le dialogue dès maintenant, de ne pas attendre", a affirmé le médecin dimanche sur Europe 1. "D’autant plus que nos enfants seront des  adultes demain. C’est très important de leur monter que nous sommes dans une culture démocratique où on parle des choses, où chacun donne de ses opinions. C’est quand même les valeurs de la démocratie qu’on défend là, même si en plus c’est évidemment une bonne éducation familiale."

"Ne pas en parler, c'est laisser la liberté à d'autres". S’il faut en parler vite, c’est pour ne pas laisser le champ libre à d’autres. "Quand on est parents, ne pas parler avec leurs enfants de la manière dont ils vivent ce genre d’événements, c’est laisser la liberté à beaucoup d’autres, plus ou moins bien intentionnés, plus ou moins bien informés, de nouer le dialogue avec eux", prévient Serge Tisseron. "Et risquer qu'éventuellement, que certains d’entre nos enfants reçoivent des informations erronées. On a beaucoup parlé des thèses complotistes après les attentats de Charlie Hebdo, on peut penser qu’il va y avoir aussi des thèses complotistes qui vont apparaître maintenant."


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"Préparer l'avenir". Attention toutefois, prévient Serge Tisseron, de ne pas trop montrer ses émotions. Ce genre d’événements "touche d’autant plus les enfants que ça bouleverse leurs parents. Du coup, certains enfants sont confrontés à une double dose d’angoisse : celle qu’ils ont eux-mêmes face à des informations qu’ils maîtrisent encore moins que nous, et la manière dont ils doivent gérer l’angoisse de leurs parents", explique le médecin. "Il faut donc éviter qu’un adulte bouleversé par ce qu’il s’est passé prenne un enfant comme premier témoin de ce qu’il éprouve. Car ce qui compte, c’est notre capacité à pouvoir parler de ces événements avec recul, qui va permettre à nos enfants de vivre demain, hélas, il faut s’y attendre, des événements semblables avec du recul. Ce n’est pas seulement gérer la crise dans l’instant, c’est préparer l’avenir", a conclu le pédopsychiatre.

Le Petit quotidien et Mon quotidien gratuits. A noter qu’exceptionnellement, les éditions du Petit quotidien et de Mon quotidien, journaux réservés respectivement aux 6-10 ans et aux 10-14 ans, sont disponibles en téléchargement gratuitement. Les rédactions ont concocté dans chacune des parutions un dossier intitulé "vos questions, nos réponses". Un outil dont les parents peuvent se servir pour dialoguer avec leurs enfants.