Attentat de Nice : ouverture d'une information judiciaire sur le dispositif de sécurité

Les plaignants sont des parents d'un enfant de 4 ans tué lors de l'attaque au camion-bélier.
Les plaignants sont des parents d'un enfant de 4 ans tué lors de l'attaque au camion-bélier. © VALERY HACHE / AFP
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avec agences , modifié à
Une information judiciaire sur d'éventuelles failles du dispositif de sécurité mis en place le soir de l'attentat de Nice a été ouverte, a annoncé mercredi le procureur de la ville.

Une information judiciaire sur d'éventuelles failles du dispositif de sécurité mis en place le soir de l'attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet, a été ouverte, a annoncé mercredi le procureur de la ville.

Une sécurité "manifestement insuffisante". "Le président du tribunal a désigné deux magistrats instructeurs", a déclaré Jean-Michel Prêtre, confirmant une information de France Bleu Azur. La nouvelle procédure enclenchée mercredi fait suite au dépôt d'une seconde plainte, avec constitution de partie civile, par les parents de Yanis, 4 ans, tué lors de l'attentat qui avait fait 86 morts. Leur action vise la mairie et l'État, organisateurs de la sécurité le soir de la fête nationale.

Lors de l'enquête menée pour la première plainte classée sans suite, "j'avais saisi deux services d'enquête, l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) et la DCPJ (Direction centrale de la police judiciaire)", a rappelé le procureur : "C'est une question délicate et importante", il n'y a "pas trop de deux" juges pour ce dossier.

Le dépaysement du dossier demandé. Les parents du petit Yanis ont aussi demandé le dépaysement du dossier loin de Nice, leur avocat Me Yassine Bouzrou estimant notamment que les liens de travail du parquet avec la mairie et la préfecture, notamment sa participation aux réunions préparatoires sur les risques d'attentat avant le 14 juillet, pourraient compromettre l'objectivité de l'enquête. La décision du parquet général d'Aix-en-Provence sur cette demande est attendue très prochainement.

L'hypothèse du camion-bélier envisagée pour l'Euro 2016… Lors d'un point de presse organisé lundi, Jean-Michel Prêtre avait rappelé que, selon son analyse du code pénal qui prévoit jusqu'à cinq ans d'emprisonnement pour mise en danger de la vie d'autrui, il n'y avait aucune infraction reprochable à quiconque.

"Pour que l'infraction pénale soit constituée, il ne faut pas simplement avoir été imprudent ou avoir commis une erreur, mais il faut avoir eu conscience d'un risque important, que la couverture de ce risque ait été prévue et que le responsable ait sciemment décidé qu'il n'en ferait rien. Ce n'est pas ce qui a été constaté dans cette affaire", avait-il déjà expliqué en janvier.

…mais pas à Nice. L'hypothèse d'un attentat avec un camion-bélier avait été envisagée pour l'Euro-2016 de football, en particulier sur la partie dite de la "Fan Walk", mais pas pour le soir du 14 juillet. Or, c'est au volant d'un camion de location que Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 31 ans vivant en France depuis 2007, a foncé dans une foule de 30.000 personnes qui assistaient au feu d'artifice le soir de la fête nationale, faisant 86 morts et 450 blessés.