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Caroline Baudry // Crédit photo : Christophe SIMON / AFP , modifié à
Près de 24 heures après le début de l'attaque du Hamas en territoire israélien, l'inquiétude des Juifs de France reste immense. En pleine fête religieuse, les pratiquants se retrouvent confrontés à la détresse des Israéliens et craignent désormais que le conflit s'exporte jusqu'en France.

Le bilan continue de grimper sur le sol israélien, tout comme dans la bande de Gaza. Depuis ce samedi matin, le Hamas a lancé une offensive de grande ampleur contre son l'État hébreu. Des milliers de roquettes ont été lancées en direction de ce dernier, tandis que plusieurs dizaines d'hommes armés sont entrés par la terre en territoire israélien, tuant ou kidnappant des dizaines de civils et de militaires.

Les représailles d'Israël sur la bande de Gaza ont également été sanglantes. Après la première journée du conflit, le bilan humain s'élève à plus de 300 morts (pour la grande majorité, des civils) de chaque côté de la frontière. 

En France, le choc est terrible pour la communauté juive, qui craint des représailles. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a décidé de renforcer la sécurité autour des synagogues et des écoles juives.

Des questions persistantes

En ce jour de shabbat, ce juif français pratiquant ne peut ainsi pas empoigner son smartphone pour suivre les événements, où simplement, pour prendre des nouvelles de sa sœur qui vit en Israël. "La fête est gâchée", souffle-t-il, alors qu'il est en train de nettoyer la cuisine de la synagogue. 

Plus loin, des pratiquants se tordent le cou pour apercevoir des images sur la télévision de la boutique voisine du lieu de culte. Certains ont décidé de casser leur shabbat pour contacter leurs proches, raconte Laurent, Français de confession juive. Il se dit épouvanté par les vidéos qui circulent sur Internet. "Il y a une mère de famille qui s'est fait tirer par les cheveux, embarquée dans une voiture avec des terroristes. Comment un pays aussi fort qu'Israël, arrive à être débordé d'un coup", se questionne-t-il au micro d'Europe 1. 

"J'attends vraiment de voir des policiers"

Et la crainte que le conflit s'exporte à Paris. "Nous sommes menacés. Il y a beaucoup d'antisémitisme en France. Là, avec ce qu'il se passe en Israël, on va avoir des retombées. Darmanin a dit qu'il allait protéger la communauté juive. J'attends de voir ça", ajoute ce grand brun aux yeux bleus. 

"J'attends vraiment de voir des policiers, des militaires. Mais pour l'instant, on ne les voit pas. On les attend vraiment", souligne Laurent. Tous ceux que l'on ne connaît pas, doivent être fouillés, détaillent entre eux les agents de sécurité, devant la petite porte de la discrète synagogue. Face aux passants curieux, ces hommes répondent que c'est une école et les invite à circuler.