Jean-Marc Dumontet 1:00
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Marie Gicquel / Crédits photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Ce lundi, quelques artistes ont signé une tribune en soutien aux victimes de l'attaque du Hamas en Israël. Mais la plupart ont fait le choix de ne pas réagir à la situation, ou alors bien après les milieux politiques et associatifs. Un silence qui traduit aujourd'hui une forme de malaise et une peur de l'engagement du milieu artistique.

C'est un silence qui devient assourdissant. Dans une tribune intitulée "Libérez les otages !", publiée dans Le Point, plusieurs centaines de personnalités des milieux politique, judiciaire, associatif et artistique ont appelé à la libération des otages du Hamas. Côté artiste, ils sont quelques dizaines dans les cases des signataires : Dominique Farrugia, Sandrine Kiberlain, Michel Boujenah, Charlotte Gainsbourg, Joann Sfar, ou encore Jean-Marc Dumontet, producteur de spectacles et propriétaire des théâtres Antoine, Libre, Bobino, Point-Virgule et Grand Point-Virgule.

"Ils ne sont plus l'avant-garde"

"C'est un acte de bienveillance, un acte de solidarité à l'égard d'un pays, Israël, qui a été attaqué par des fanatiques, par des terroristes, et je pense qu'on ne peut pas rester insensible", réagit ce dernier au micro d'Europe 1. Dans son viseur, la communauté artistique qui a du mal à montrer un engagement clair sur le conflit israélo-palestinien. "Je crois que les artistes, aujourd'hui, ne sont plus l'avant-garde qu'ils ont été. Et je crois que les artistes sont plus soucieux de leur image, des coups qu'ils pourraient prendre", poursuit-il.

Une situation qu'il compare avec celle de la guerre en Ukraine ou de l'attentat dans la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015. "Au moment de Charlie, j'étais extrêmement surpris de la faible mobilisation des artistes, j'ai l'impression qu'ils sont plus en réserve", analyse Jean-Marc Dumontet.

En France, les responsables politiques ont largement dénoncé l'attaque du Hamas contre Israël. Plusieurs hommages ont été rendus, notamment à Paris ce lundi et à Lyon, ce mardi.