Attaque de l'État pour "inaction climatique" : "Cette pétition est une bénédiction", estime Bertrand Piccard

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L'aéronaute Bertrand Piccard, créateur de l'avion Solar Impulse, s'occupe désormais de réunir des start-up ayant des solutions pour protéger l'environnement. Mercredi matin sur Europe 1, il a salué la pétition "L'Affaire du siècle", visant à traduire l'État en justice pour "inaction climatique".
INTERVIEW

Salutaire rappel à l'ordre ou coup d'épée dans l'eau ? La pétition "L'Affaire du siècle", initiée par quatre ONG et visant à traduire l'État français en justice pour "inaction climatique", a dépassé les 1,7 million de signatures mais fait toujours débat. Bertrand Piccard, créateur de l'avion Solar Impulse, désormais engagé dans la lutte contre le dérèglement climatique, a salué l'initiative mercredi matin, au micro d'Europe 1. "Cette pétition est une bénédiction", a-t-il estimé. "Si les gouvernements sont forcés à [prendre des mesures en faveur de l'environnement] par la justice, cela va les décharger. Ils vont être soulagés de voir qu'ils sont obligés de le faire et que ce n'est plus une question de gauche ou de droite."

Un problème d'échelle. Car pour l'aéronaute, il est urgent d'agir à une échelle plus grande que celle utilisée aujourd'hui. "On ne peut pas demander à des ouvriers, des employés au Smic, de faire des efforts sur le prix de l'essence alors que les villes continuent à acheter des bus diesel, qu'on importe de l'huile de palme, qu'on met sur le marché des poissons pêchés illégalement et que les cargos et porte-containers continuent à polluer de manière plus grave que les voitures", a-t-il expliqué. "On doit prendre des mesures à une échelle plus grande."

Le gouvernement sceptique. Le gouvernement, de son côté, s'est montré moins enthousiaste. Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a pris la parole jeudi dans Le Parisien pour répondre à la pétition. S'il s'est félicité que le climat puisse attirer autant de signataires, l'ancien EELV a regretté les méthodes employées. "Ce n’est pas dans un tribunal qu’on va faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas à des juges de forcer le gouvernement à prendre une loi, ce n’est pas le sens de nos institutions." Le député LREM Hugues Renson, lui, a réagi un peu plus positivement mercredi sur Europe 1. "Il faudra bien que les pouvoirs publics, mais pas que, puissent avancer. Toutes les initiatives sont bonnes à prendre", a-t-il déclaré.