Attaque au couteau à Villejuif : la piste terroriste "n'est pas à exclure"

L'attaque au couteau à Villejuif a fait un mort.
L'attaque au couteau à Villejuif a fait un mort. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
La procureur de Créteil a déclaré qu'il "n'est pas du tout à exclure" que le parquet antiterroriste se saisisse de l'enquête sur l'attaque au couteau à Villejuif, qui a fait un mort vendredi. L'un des éléments qui pourrait pencher vers la saisine du parquet antiterroriste est une lettre qui montre un acte préparé.

La procureure de Créteil a indiqué samedi qu'il n'était pas "du tout à exclure" que le parquet antiterroriste se saisisse de l'enquête sur l'attaque au couteau de vendredi à Villejuif, traitée pour le moment comme un crime de droit commun. Le jeune homme qui a agressé au couteau des passants vendredi dans un parc de Villejuif a mené son attaque aux cris de "Allah Akbar", a déclaré samedi la procureure. Nathan C., 22 ans, qui a tué un homme et blessé deux femmes, a perpétré cette attaque d'une "extrême violence" avec une "extrême détermination", selon Laure Beccuau.

Une bascule vers le parquet national antiterroriste pourrait intervenir

Il n'a "cessé d'agir aux cris de Allah Akbar", a expliqué la procureure lors d'une conférence de presse. Il a été abattu par les policiers qui lui ont demandé à plusieurs reprises de jeter son couteau, a-t-elle ajouté. L'attaque est pour le moment traitée comme un crime de droit commun mais "il n'est pas du tout à exclure qu'une bascule de saisine (vers le parquet national antiterroriste) intervienne dans les heures ou dans les jours qui viennent", a souligné la magistrate.

Les enquêteurs cherchent notamment à comprendre "la nature de (la) radicalisation" de Nathan C., qui s'était converti à l'islam en "mai ou juillet 2017" et souffrait depuis son enfance de graves troubles psychiatriques. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises et avait quitté son dernier établissement en mai avant d'interrompre en juin le traitement qui lui avait été prescrit.

Une "lettre qui montre un acte préparé"

Dans un sac retrouvé sur les lieux, les policiers ont notamment découvert des ouvrages qualifiés de "salafistes" ainsi qu'une "lettre testamentaire avec des répétitions assez caractéristiques du musulman qui s'autoflagelle et qui sait qu'il va peut-être faire le grand saut", a indiqué lors de la conférence de presse Philippe Bugeaud, directeur adjoint de la police judiciaire de Paris. Le logement qu'il occupait à Paris avait par ailleurs "tous les signes d'un appartement qui n'allait plus être occupé", selon la procureure.

"A l'heure actuelle, un des éléments qui pourrait pencher vers la saisine (du parquet antiterroriste, NDLR.) c'est cette lettre qui montre un acte préparé, c'est peut être cet appartement qui commence quand même à être vidé, c'est aussi ce couteau qu'il n'a pas, d'après ce que disent ses proches, habituellement sur lui", a détaillé Laure Beccuau.

Selon les témoignages recueillis par les enquêteurs, Nathan C. avait d'abord épargné une première personne, celle-ci lui ayant fait part de sa confession musulmane et lui ayant "récité une prière en arabe", a détaillé Laure Beccuau. Le jeune homme s'est alors attaqué à un couple, blessant mortellement l'homme au niveau du cœur et blessant grièvement sa femme au niveau du cou. Il a ensuite blessé une joggeuse au dos. Les deux femmes blessées sont sorties de l'hôpital, a indiqué Laure Beccuau.