Un jeune homme muni d’une arme blanche a sérieusement blessé deux personnes près des anciens locaux de Charlie Hebdo, vendredi midi dans le 11e arrondissement de la capitale. 1:15
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Hélène Terzian, édité par Laetitia Drevet
Une attaque à l'arme blanche près des anciens locaux de "Charlie Hebdo", à Paris, a fait deux blessés. Après l’effroi d’il y a cinq ans, c’est tout un quartier déjà meurtri qui est à nouveau sous le choc. Pour les habitants, cette nouvelle attaque a ravivé de douloureux souvenirs, encore vifs. 
REPORTAGE

"On entendait les gens crier 'attentat, attentat !' dans la rue, on est tous partis se réfugier quelque part. Des souvenirs remontent." Un jeune homme muni d’une arme blanche a sérieusement blessé deux personnes près des anciens locaux de Charlie Hebdo, vendredi midi dans le 11e arrondissement de la capitale. Quartier bouclé, arrivée des secours, bruit des sirènes… Pour Diana, qui vit entre les anciens locaux de Charlie Hebdo et le Bataclan, des plaies encore à vif se sont rouvertes. "Je me suis dit que j’allais me prendre une balle. J’ai pensé à 2015, c’est obligé de se souvenir de ça."

"Ça va marquer plusieurs générations du quartier"

Après l’effroi d’il y a cinq ans, c’est tout un quartier déjà meurtri, dit Grégory, qui doit surmonter une nouvelle épreuve. "C’est un endroit dans Paris qui a subi un traumatisme important. Ça va marquer plusieurs générations du quartier, c’est sûr."

Entre peur et colère

Partagés entre la peur et la colère, tous font le rapprochement avec le procès des attentats de janvier 2015. Certains s’interrogent sur l’impact des dessins de Mahomet republiés par le journal, il y a quelques jours. "Je ne suis pas sûre que Charlie Hebdo ait eu raison cette fois-ci de remettre les caricatures. Ce n’était peut-être pas une bonne idée, la preuve." D’autres regrettent aussi que le quartier n’ait pas été sécurisé dès le début du procès. 

"Nous nous interrogeons sur l'absence de protection dans la rue depuis le début du procès", déclarait à Libération vendredi Luc Hermann, co-dirigeant de l'Agence Premières Lignes, dont deux des salariés ont été victimes de l'attaque à l'arme blanche. "Aucun chef d'entreprise de la zone n'a été contacté pour envisager une protection particulière. La préfecture de police dira peut-être que des rondes étaient effectuées, mais cela n'est pas suffisant."