Ariège : trois militants anti-ours et responsables agricoles entendus par les gendarmes

Les militants anti-ours risquent jusqu'à cinq ans de prison.
Les militants anti-ours risquent jusqu'à cinq ans de prison. © GEORGES GOBET / AFP
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avec AFP
Ils sont entendus sous le régime de la garde à vue après la diffusion en septembre d'une vidéo dans laquelle des personnes masquées annonçaient "rouvrir la chasse à l'ours".

Trois responsables de l'association anti-ours ASPAP sont entendus sous le régime de la garde à vue depuis jeudi matin dans trois gendarmeries différentes du département de l'Ariège sur la diffusion en septembre d'une vidéo anti-ours, a-t-on appris auprès de l'association.

Quatre tracteurs ont été installés devant l'entrée de la gendarmerie de Pamiers en soutien à Philippe Lacube, l'un des gardé à vue, porte-parole de l'association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP). Deux autres responsables, Christian et Rémi Denjean, ont été convoqués dans les gendarmeries de Lezat et de Saint-Girons, a indiqué l'ASPAP.

Une enquête ouverte après la publication d'une vidéo. L'enquête porte sur une vidéo d'une minute et 47 secondes envoyée à des médias et intitulée "chasse à l'ours". Elle avait été diffusée le 14 septembre dernier et on y voyait de nuit, un groupe de 25 personnes aux visages masqués par des cagoules noires et fusil de chasse à la main. Les participants annonçaient entrer en "résistance active contre les agents de l'État" et "rouvrir la chasse à l'ours". Deux membres du groupe avaient tiré des coups de feu.

Un climat tendu. Cette vidéo était intervenue dans un climat tendu à la suite de la mort de près de 300 brebis depuis la mi-juillet, toutes victimes des ours. Dans cette affaire, "une simagrée d'organisation terroriste", selon la préfecture, la peine maximale encourue est de 5 ans de prison, 75.000 euros d'amende et interdiction de détenir des armes.

"Je suis innocent de tout cela". L'interrogatoire devrait aussi porter sur des tensions autour des expertises de dégâts commis par l'ours sur un pâturage de haute-Ariège à la fin du mois d'août, a indiqué l'ASPAP. "Je suis très serein, innocent de tout cela", a assuré Philippe Lacube, avant d'entrer dans la gendarmerie. C'est une façon de couper des têtes et de faire taire des voix avant un été qui, on le sait, sera catastrophique sur les estives d'Ariège".