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Arthur Helmbacher, édité par avec AFP , modifié à
Les douanes ont réalisé l'une des plus importantes saisies d'objets archéologiques, soit un butin de 27.400 pièces d'une "valeur inestimable". Ce trésor avait été amassé pendant des années par un mystérieux pilleur du Grand Est. L'archéologue à l'origine de cette découverte raconte comment elle s'est rendue compte du mensonge de cet homme.

Les douanes ont procédé à l'une des plus importantes saisies de pièces archéologiques en France, avec une "valeur encore inestimable", selon elles. La coopération des services franco-belges a permis de retrouver la trace de ce véritable trésor, pillé essentiellement dans le Grand Est. Le collectionneur archéologue et amateur pilleur pensait avoir trouvé la combine pour blanchir une bonne partie de sa collection : il avait acheté un petit terrain en Belgique où, contrairement à la France, ce qu'un individu trouve chez lui lui appartient, même des vestiges d’intérêt national.

"Doutes"

L'homme a ensuite fait croire que c’est là, au fond d’un trou, qu’il avait trouvé 15.000 pièces de l’époque romaine. Marleen Martens, archéologue à l’agence du patrimoine de Flandre, est alors dépêchée sur place, en septembre 2019.

"J'ai rencontré l'homme sur son terrain", raconte aujourd'hui la spécialiste au micro d'Europe 1. "Il a ensuite sorti deux grands seaux remplis de pièces de monnaie. Je n'ai jamais vu une telle quantité de pièces de monnaie. À cet instant, j'ai commencé à avoir des doutes. Les observations archéologiques prouvaient qu'il était exclu que ces monnaies aient été trouvées dans le trou creusé."

Un dodécaèdre romain découvert

Marleen Martens rend alors visite du domicile de l'individu. Là, elle trouve des torques (des bracelets) de l’âge de bronze et de l’âge du fer, des fibules romaines, des boucles de ceinture mérovingiennes et même un rarissime dodécaèdre romain, une sorte de boule à facette qui laisse encore aujourd’hui les historiens songeurs.

La direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) française, en charge de la lutte contre les trafics de biens culturels, est saisie. Elle établit rapidement que "le trésor monétaire à l'origine de leurs soupçons est bien issu de divers pillages en France". Dès la première visite au domicile du contrevenant, les douaniers français, qui pensaient en rester aux 14.000 pièces de monnaie, découvrent l'ampleur de la collection : au total 27.400 objets archéologiques.