Après un an de coronavirus, l'exode des urbains vers les campagnes se confirme

Rouen
La ville de Rouen attire de plus en plus de franciliens désireux de s'exiler en régions. © JOEL SAGET / AFP
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Elise Denjean, édité par Margaux Baralon , modifié à
Alors que le premier confinement de mars 2020 remonte à quasiment un an jour pour jour, une tendance perceptible à l'époque s'est depuis confirmée : la fuite des urbains des grandes métropoles vers les campagnes et les villes moyennes, notamment en Bretagne et en Normandie.

L'immobilier ne connait pas la crise, et certainement pas du côté des villes moyennes. De fait, après une année de mesures sanitaires contre le Covid-19, la tendance se confirme : les urbains sont toujours plus nombreux à quitter les grandes métropoles. Certaines régions en profitent même plus que les autres, notamment la Normandie et la Bretagne, particulièrement dynamiques. Celles-ci voient notamment arriver un flux de Franciliens qui cherchent à se mettre au vert, que ce soit sur un coup de tête ou mûrement réfléchi. 

Lila et sa famille, par exemple, qui vivent dans l'Est parisien, viennent de s'offrir une maison à Pont-Audemer, à une demi-heure de la côte normande. Un projet de longue date qui s'est accéléré avec la pandémie. "On a commencé à chercher intensivement après le confinement, mais pas en Normandie", explique Lila. "D'abord dans le Perche et un peu dans l'Oise. Ça ne l'a pas fait car les prix sont plus élevés et que la demande est très forte, donc c'est plus difficile de visiter des biens." Finalement, en Normandie, la petite famille "a mis deux mois pour trouver son bonheur".

"Cette fameuse pièce en plus pour pouvoir télétravailler"

La région séduit aussi pour ses villes, comme Rouen. Depuis le début de l'année, le réseau Laforêt note une augmentation des ventes immobilières de 6% par rapport à l'an dernier dans la capitale normande. La demande, elle, augmente à peu près autant. Et inévitablement, tout cela fait grimper les prix : ceux-ci ont bondi de 11% sur la même période.

Une dynamique qui touche même les plus petites villes moins cotées, selon Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt. "Une ville comme Evreux fonctionne très fort", explique-t-il. Notamment grâce à sa localisation idéale. "Pas très loin de Paris, de l'Ile-de-France, elle attire aujourd'hui beaucoup de Franciliens qui cherchent une maison avec un bout de terrain et cette fameuse pièce en plus pour pouvoir télétravailler." À Evreux, les intentions d'achat ont augmenté de 9%... et les prix commencent déjà à grimper.