Après Cologne, la population maghrébine se sent stigmatisée

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"Depuis trois semaines, la communauté maghrébine est stigmatisée comme l'ennemi", affirme Samy Charchira, pédagogue social à Düsseldorf.

Au sein de la communauté maghrébine d'Allemagne règnent le malaise et la peur de la stigmatisation depuis que de jeunes migrants marocains et algériens, souvent de nouveaux arrivants, sont accusés d'être les principaux auteurs des violences sexuelles de la Saint-Sylvestre.

Stigmatisés "comme l'ennemi". "Depuis trois semaines, la communauté maghrébine est stigmatisée comme l'ennemi", affirme Samy Charchira, pédagogue social à Düsseldorf (ouest), et l'un des interlocuteurs du gouvernement sur les questions liées à l'islam. Un millier de plaintes ont été déposées dans la région de Rhénanie du Nord-Westphalie depuis la nuit cauchemardesque du Nouvel An à Cologne. Ce soir-là, en plein centre de la cité rhénane, des femmes sont devenues des proies sexuelles pour des jeunes hommes, migrants, éméchés et présentés par la police et les responsables politiques comme principalement d'origine nord-africaine.

Les autorités s'agitent tous, azimuts. Accusées d'incurie depuis les violences de Cologne, les autorités s'agitent donc tous azimuts, jusqu'au plus haut niveau de l'Etat pour tenter de réduire cet afflux, d'autant qu'ils sont quasiment toujours déboutés de leur requête.  La chancelière Angela Merkel souhaite ainsi que le Maroc, l'Algérie et la Tunisie soient déclarés "pays sûrs" pour accélérer l'examen des demandes d'asile et donc les expulsions. Par ailleurs, le gouvernement fait pression sur ces trois pays pour qu'ils cessent de bloquer la réadmission de leurs concitoyens expulsables d'Allemagne.