Après 16 ans de procès et de travaux, la Samaritaine rouvre ses portes à Paris

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Victor Pourcher, édité par Manon Fossat

Le grand magasin de la rue de Rivoli, à Paris, débute ce mercredi une nouvelle vie. Après des années de fermeture et de travaux, ce magasin de 20.000 mètres carrés  détenu par LVMH et dédié à la mode et aux cosmétiques, va de nouveau accueillir des clients. Et il espère bien redevenir le lieu fétiche des Parisiens et des touristes.

Il aura fallu attendre 16 ans pour la réouverture de la Samaritaine. Fermé en 2005, le mythique grand magasin parisien rouvre ses portes ce mercredi. Un événement attendu, tant ses travaux pharaoniques à 750 millions d'euros d'investissements ont fait jaser. Au programme, du luxe à tous les étages de ces 20.000 mètres carrés, qu'ont peut être arpenté dès mardi soir des riverains. L'occasion aussi d'une ultime répétition générale avant le grand jour. 

Régler les derniers détails

Cela faisait bien longtemps que la grande verrière de la Samaritaine n'avait pas éclairé des clients. Sur les sept étages séparés par les historiques escaliers métalliques, on retrouve bien sûr des vêtements de grandes marques ou de jeunes créateurs, mais aussi des cosmétiques. Car le lieu abrite désormais le plus grand espace beauté d'Europe et il faut s'assurer que tout cela tourne bien.

L'heure est donc aux derniers détails, comme l'explique Laurence David, responsable de l'organisation technique du magasin. "On fait les ajustements sur les dernières petites pannes à régler. Il y a aussi un effet météo puisqu'il faisait très chaud il y a quelques jours et il fait moins chaud aujourd'hui. Donc on est en train d'adapter la température du magasin pour que nos clients soient le plus confortables possible", détaille-t-elle.

Impatient de retrouver les touristes

Le bâtiment est fin prêt. Mais il reste encore à roder les équipes recrutées l'année dernière. "On a fait beaucoup de journées test, on a joué aux vendeurs et aux clients, mais on a besoin maintenant de se retrouver dans la vraie vie. Même si l'année sera un peu spéciale puisque le gros des touristes ne reviendra probablement malheureusement que début 2022", soulève Nathalie Montaldier, vice présidente marketing du groupe DFS, qui gère le magasin.

Si tout va bien, le redémarrage sera progressif pour la Samaritaine et ses 600 marques. Mais l'objectif est clair, redevenir une destination fétiche des Parisiens et des touristes. Un pari qui devrait être réussi, si l'on en croit Jean-François Cabestan, historien de l'architecture et consultant pour la Samaritaine depuis 2010. "Je pense que ce lieu deviendra un grand spot du tourisme international. On ira visiter la Samaritaine peut-être autant que le Louvre ou que la Bourse de commerce de Pinault", prédit-il sur Europe 1. 

"Le petit peuple de Paris n'aura pas vocation à retourner à la Samaritaine"

Mais ce fin connaisseur de l'histoire architecturale parisienne regrette une partie de la métamorphose de la Samaritaine. Pas celle, architecturale, qui "a été minutieusement restaurée" et qui devrait saisir les visiteurs. Mais plutôt la disparition de la dimension populaire des lieux. De ce point de vue, "les époux Cognacq-Jay doivent se retourner dans leur tombe. C'était un grand magasin pour tous, populaire. Quand je pense à ce que j'ai vu hier, moi qui suit plutôt de droite, je sens que je deviens de gauche. Parce qu'en effet, ce petit peuple de Paris, dont je fais partie, n'aura pas vraiment vocation à retourner à la Samaritaine".

Autre absence de marque dans cette nouvelle Samaritaine : le rooftop. "La plus belle terrasse de Paris qui surplombait un ensemble extraordinaire : la poupe de l'île de la Cité, l'hôtel de la Monnaie, l'Institut, le pont des Arts, le Louvre, etc. Tout ça, c'est perdu, de même que la table d'orientation qui permettait de se retrouver dans Paris".