Paris, République, gilets jaunes, lacrymogène, ZAKARIA ABDELKAFI / AFP 1280 3:52
  • Copié
Grégoire Duhourcau , modifié à
Certains manifestants ont appelé des policiers au suicide, samedi, lors de "l'acte 23" des "gilets jaunes". "Pour moi, c'est de la provocation et ça mérite condamnation", estime le secrétaire général du syndicat unité SGP Police sur Europe 1.
INTERVIEW

"On a eu trop de décès dans nos rangs, trop de morts par le suicide." Comme l'a rappelé Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat unité SGP Police, depuis le début de l'année, pas moins de 28 policiers se sont donné la mort. Samedi, lors de "l'acte 23" des "gilets jaunes", certains manifestants ont appuyé sur ce point dans le but de provoquer les forces de l'ordre. "Suicidez-vous, suicidez-vous", ont-ils lancé.

"Pour moi, c'est de la provocation et ça mérite condamnation. C’est de la provocation, c’est de l’acte criminel, il n’y a pas d’autres mots. J’attends une réponse pénale par rapport à cela", lâche d'emblée Yves Lefebvre au micro de Matthieu Belliard, lundi soir sur Europe 1. Il assure par ailleurs que les personnes qui ont scandé ces mots peuvent être identifiées : "Les images parlent d'elles-mêmes."

"Est-ce que la réponse pénale de l’outrage sera adaptée et suffisante ? Je considère que non !"

Il pointe toutefois un "vide juridique" et "le seul fait que l'on puisse leur reprocher sera celui de l'outrage", qui "se décline sous forme d'amende". "Est-ce que la réponse pénale de l’outrage sera adaptée et suffisante ? Je considère que non !"

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

S'il condamne fermement ces termes, Yves Lefebvre appelle néanmoins à "faire le distinguo et ne pas mettre tout le monde dans un même panier" : "Il y a le 'gilet jaune' qui continue à se battre pour des motifs tout à fait légitimes et il y a ceux qui viennent gangrener ce mouvement, qui n’ont rien à voir avec le 'gilet jaune'."

À Brest, des "gilets jaunes" ont rendu hommage aux policiers

Il rappelle notamment "deux images très fortes" au cours du week-end. D'un côté, "il y a bien évidemment ce qui a été scandé à Paris, mais aussi à Lyon", mais "a contrario, il y a ce qu'il s'est passé à Brest". Pour Yves Lefebvre, il est nécessaire de souligner que, là-bas, "avant de démarrer la manifestation, les 'gilets jaunes' se sont recueillis pendant une minute en hommage aux 28 policiers qui avaient mis fin à leurs jours".