Apostrophe interdite dans les prénoms : le parquet autorise le prénom Derc'hen

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avec AFP
Le parquet de Rennes a demandé une rectification à l'état-civil afin de permettre à des parents de prénommer leur enfant "Derc'hen".

Le parquet va demander une rectification à l'état-civil pour un enfant que ses parents souhaitaient prénommer Derc'hen, ce qui leur avait été refusé en raison de l'apostrophe y figurant, a indiqué vendredi soir dans un communiqué la cour d'appel de Rennes. "Des instructions destinées à autoriser l'utilisation de l'apostrophe dans le choix des prénoms vont être rapidement transmises à l'ensemble des procureurs de la République du ressort de la cour d'appel de Rennes" et, "à l'initiative du parquet", une rectification va être effectuée à l'état-civil afin que l'enfant puisse être enregistré sous le prénom de "Derc'hen", retenu par les parents, indique le communiqué.

"Son emploi n'est pas formellement interdit". Ce refus de l'apostrophe avait été motivé par une circulaire de 2014. Celle-ci liste un certain nombre de signes, comme les accents, la cédille ou le tréma, pouvant être utilisés dans l'état-civil. "Il en résulte que la circulaire du 23 juillet 2014 ne statuant pas expressément sur l'utilisation de l'apostrophe et s'agissant en outre d'un signe orthographique d'utilisation courante, il peut être considéré que son emploi n'est pas formellement interdit", relève le parquet. Le procureur général de Rennes, Jean-François Thony, avait annoncé mercredi qu'il allait "procéder, de manière précise et détaillée, à un nouvel examen de cette situation juridique, en lien avec l'administration centrale", à la suite du refus de la mairie de Rennes d'enregistrer en août dernier le prénom sous la forme retenue.

Au nom du respect de la langue française. Les parents s'étaient donc finalement résolus à inscrire leur enfant sous l'orthographe Derchen, sans apostrophe. Or, le c'h en breton a une prononciation proche de la jota espagnole, sans rapport avec la prononciation de son orthographe francisée. En vertu de cette circulaire de 2014, certains autres signes, partie intégrante pour certains de la langue bretonne ou d'autres langues reconnues, ne sont plus autorisés au nom du respect de la langue française. Il s'agit notamment du tilde, très fréquent également en espagnol. La mairie de Rennes a annoncé mardi qu'elle allait demander la modification de la circulaire de 2014.