Affaire Fillon : la procureure générale de Paris réfute toute "pression" sur le PNF

© Thomas SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La procureure générale de Paris a réfuté toute "pression" sur le parquet national financier (PNF) ce vendredi. Un communiqué qui intervient peu de temps après que l'ancienne cheffe PNF, a publiquement regretté que ses propos sur des "pressions" de sa hiérarchie dans l'enquête Fillon aient été "déformés ou mal compris".

La procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, a réfuté vendredi toute "pression de quelque nature que ce soit" dans l'affaire Fillon après des propos de l'ex-cheffe du parquet national financier Eliane Houlette qui ont suscité des accusations d'"instrumentalisation" de la justice.

Catherine Champrenault "déplore que ce qui relève du fonctionnement interne et habituel du ministère public puisse être présenté comme des pressions de quelque nature que ce soit sur la conduite judiciaire du dossier" Fillon, affirme un communiqué du parquet général de Paris, après des propos de Eliane Houlette évoquant des "pressions" d'ordre "procédural". Plus tôt dans l'après-midi, cette dernière avait regretté que ses propos sur des "pressions" de sa hiérarchie aient été "déformés ou mal compris".

"A la suite des divers commentaires relatifs au traitement de l'affaire" Fillon, la procureure générale "rappelle que son action s'est toujours inscrite dans l'exercice de ses prérogatives légales de veiller à l'application de la loi et au bon fonctionnement des parquets placés sous son autorité", poursuit le communiqué.

Une démarche "conforme" à la loi

"Il convient de rappeler que début février 2017, la compétence du parquet national financier a fait l'objet d'une contestation de la part des avocats des époux Fillon, eu égard notamment à la qualification de détournement de fonds publics retenue", souligne le parquet général. "C'est dans ce contexte de difficulté procédurale portant sur une question d'ordre public, que la procureure générale a organisé une réunion de travail le 15 février 2017, entre les magistrats du parquet général et ceux du parquet national financier", justifie-t-il.

"A la suite de cet échange, elle a préconisé par courrier du 17 février 2017, l'ouverture d'une information judiciaire, comme étant de nature à permettre le développement d'un débat contradictoire et à préserver la sécurité juridique des actes réalisés jusqu'alors dans le cadre de l'enquête préliminaire conduite par le parquet national financier", détaille le communiqué, réaffirmant que cette démarche est "conforme" à la loi. 

De nombreuses réactions politiques

Entendue le 10 juin par la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice, Éliane Houlette - partie à la retraite fin juin 2019 - s'était émue du "contrôle très étroit" qu'aurait exercé le parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations.

Ces déclarations ont depuis suscité un vif émoi et des accusations dans le camp de François Fillon (Les Républicains) mais aussi de la part de Marine Le Pen (Rassemblement national) ou de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise).

Dans une déclaration à l'AFP transmise vendredi après-midi par son avocat Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, Eliane Houlette a "regretté" que ses propos aient été "déformés ou mal compris". Eliane Houlette "tient à ce qu’il soit bien compris que M. Fillon n’a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif", selon cette déclaration. 

L'enquête visant les époux Fillon, lancée en pleine campagne présidentielle, avait empoisonné la candidature de François Fillon et conduit au printemps 2020 à son procès en correctionnelle aux côtés notamment de son épouse Penelope. Le jugement est attendu le 29 juin.