Affaire Epstein : les premières auditions "ne sont que l'arbre qui cache la forêt"

Philippe Guichard, directeur de l'Office central pour la répression des violences aux personnes, explique au micro d'Europe 1 pourquoi la police française a lancé un appel à témoins international pour retrouver des victimes dans l'affaire Epstein.
Vendredi, la police a lancé un nouvel appel à témoins, international, pour retrouver des victimes potentielles de Jeffrey Epstein, milliardaire américain soupçonné de viols et d'agressions sexuelles et qui s'est suicidé dans sa cellule de prison aux Etats-Unis cet été. "On a remarqué que l'affaire était particulièrement sensible et compliquée", explique au micro d'Europe 1 Philippe Guichard, directeur de l'Office central pour la répression des violences aux personnes, chargé d'enquêter en France sur ce vaste dossier .
Un volet international "incontournable"
Pourquoi l'enquête, ouverte dans un pays où Jeffrey Epstein avait un appartement et où l'un de ses très proches, l'agent de mannequins Jean-Luc Brunel, est également accusé d'agressions sexuelles, est-elle si complexe ? "D'abord parce que ça touche le milieu du mannequinat, qui est plutôt un milieu fermé", répond Philippe Guichard. "Et, d'autre part, parce que il y a le volet international qui est incontournable : on peut très bien avoir des faits émanant d'un Français aux États-Unis ou n'importe où ailleurs qui pourraient nous intéresser."
"Donc on cherche, par le biais de cet appel à témoins étendu, à récupérer des témoignages ou des victimes qui pourraient déposer sur des faits criminels d'Epstein ou de son entourage", poursuit le responsable. "On est quasi persuadés que les quelques auditions qu'on a pu récupérer auprès de témoins et de victimes ne sont que l'arbre qui cache la forêt", estime-t-il. "Elles ont eu du mal à nous contacter parce qu'elles avaient du mal à nous identifier. Là, il n'y a plus de difficulté parce qu'on diffuse un numéro de téléphone et une adresse mail et qu'elles peuvent nous contacter directement et sans intermédiaire."
>>> Le numéro et l'adresse mail diffusés par la police française sont les suivants : +33 683674357 et temoignage-ocrvp@interieur.gouv.fr