Affaire Epstein : les premières auditions "ne sont que l'arbre qui cache la forêt"

Manifestantes avec le portrait de Jeffrey Epstein (2000x1000)
L'appel à témoin de la police française est désormais élargi à l'international dans l'affaire Epstein. (Photo d'archives) © STEPHANIE KEITH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Salomé Legrand, édité par Margaux Lannuzel
Philippe Guichard, directeur de l'Office central pour la répression des violences aux personnes, explique au micro d'Europe 1 pourquoi la police française a lancé un appel à témoins international pour retrouver des victimes dans l'affaire Epstein. 
INTERVIEW

Vendredi, la police a lancé un nouvel appel à témoins, international, pour retrouver des victimes potentielles de Jeffrey Epstein, milliardaire américain soupçonné de viols et d'agressions sexuelles et qui s'est suicidé dans sa cellule de prison aux Etats-Unis cet été. "On a remarqué que l'affaire était particulièrement sensible et compliquée", explique au micro d'Europe 1 Philippe Guichard, directeur de l'Office central pour la répression des violences aux personnes, chargé d'enquêter en France sur ce vaste dossier

Un volet international "incontournable"

Pourquoi l'enquête, ouverte dans un pays où Jeffrey Epstein avait un appartement et où l'un de ses très proches, l'agent de mannequins Jean-Luc Brunel, est également accusé d'agressions sexuelles, est-elle si complexe ? "D'abord parce que ça touche le milieu du mannequinat, qui est plutôt un milieu fermé", répond Philippe Guichard. "Et, d'autre part, parce que il y a le volet international qui est incontournable : on peut très bien avoir des faits émanant d'un Français aux États-Unis ou n'importe où ailleurs qui pourraient nous intéresser."

"Donc on cherche, par le biais de cet appel à témoins étendu, à récupérer des témoignages ou des victimes qui pourraient déposer sur des faits criminels d'Epstein ou de son entourage", poursuit le responsable. "On est quasi persuadés que les quelques auditions qu'on a pu récupérer auprès de témoins et de victimes ne sont que l'arbre qui cache la forêt", estime-t-il. "Elles ont eu du mal à nous contacter parce qu'elles avaient du mal à nous identifier. Là, il n'y a plus de difficulté parce qu'on diffuse un numéro de téléphone et une adresse mail et qu'elles peuvent nous contacter directement et sans intermédiaire."

>>> Le numéro et l'adresse mail diffusés par la police française sont les suivants : +33 683674357 et temoignage-ocrvp@interieur.gouv.fr