Un père de famille a menacé le personnel du lycée de sa fille après leur refus de la laisser entrer à cause de son abaya. (Illustration) 1:25
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Noémie Loiselle, édité par Loane Nader // crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP
Un père de famille était jugé ce jeudi à Clermont-Ferrand pour avoir menacé en septembre le personnel du lycée de sa fille, après leur refus de la laisser entrer dans l'établissement, vêtue d'une abaya. Condamné à trois mois de sursis, il n'avait pourtant jamais eu affaire à la justice avant cet incident.

Condamné à trois mois de sursis pour avoir menacé le CPE et un autre membre du personnel du lycée de sa fille, refoulée devant les portes de l'établissement pour son abaya, ce père de famille n'avait pourtant jamais eu affaire avec la justice. "Un casier judiciaire vierge, une personnalité calme", c'est ainsi que le père de trois jeunes filles se décrit à la barre du tribunal de Clermont-Ferrand. Ce profil tranche donc avec les faits qui lui sont reprochés.

Le 7 septembre dernier, sa fille l'appelle en pleurs après avoir été refusée à l'entrée de son lycée pour la troisième fois, à cause du port d'une tenue de type abaya. Son père, un franco-tunisien âgé de 44 ans, décide alors de téléphoner à l'établissement sans parvenir à joindre le proviseur. Il s'emporte ensuite sur l'agent d'accueil et le CPE, et lâche selon eux : "Je vais lui couper la tête, il faut que ma fille vienne en mini-jupe pour rentrer ? Il y en a qui cherchent à se faire égorger !"

"Respecter les règles et s'y soumettre"

Mais ce dernier nie fermement avoir émis ces menaces lors de l'audience. Il est donc condamné à trois mois de prison avec sursis et l'obligation de faire un stage de citoyenneté, une peine qui satisfait l'avocat du proviseur, Me Guinot. "Je pense que ses parents auront parfaitement bien compris ce qu'est une République laïque, il faut respecter les règles et s'y soumettre."

Depuis l'incident, la lycéenne a été exclue de son lycée suite à un conseil de discipline. Scolarisée dans un nouvel établissement, son père affirme qu'elle s'est depuis bien intégrée.