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Stéphane Burgatt, édité par Yanis Darras // Crédit photo : CHARLY TRIBALLEAU / AFP , modifié à
La pénurie de médicaments s'aggrave en France. Antibiotiques, médicaments en cancérologie, orignal ou générique... Tous les médicaments sont touchés par le phénomène. À Marseille, la situation devient inquiétante. Les pharmaciens jonglent pour trouver des alternatives aux pénuries, mais craignent d'être à court de solutions prochainement.

Va-t-on manquer de médicaments cet hiver ? Les pharmaciens s'inquiètent de plus en plus, alors que toutes les familles de médicaments sont touchés par les pénuries. Antibiotiques, médicaments utilisés en cancérologie, urologie, épilepsie … Que ce soit pour traiter une maladie chronique ou pour soigner une infection, c’est le parcours du combattant pour les patients et pour les pharmaciens. Ils sont obligés de s’adapter pour trouver des solutions. "C'est du jamais vu", affirme le président de l’ordre des pharmaciens PACA-Corse. 

Alors, au comptoir d'une pharmacie marseillaise, c'est la mauvaise surprise pour Monique, victime d'une crise cardiaque cet été. "Je suis venu chercher mon médicament et en fait, il n'y a plus, ni l'original, ni le générique. J'ai un peu peur, car s'il y a bien un médicament que je dois prendre, c'est bien celui-ci", insiste-t-elle. 

 

À la recherche de médicaments de substitution

Les pharmaciens doivent composer au quotidien avec ses pénuries. Le docteur Stéphane Pichon se retrouve à multiplier les appels auprès de ses fournisseurs. Au bout du fil, les mauvaises nouvelles sont nombreuses. "On n'a rien reçu", explique le fournisseur avant de raccrocher. "C'est un peu le loto. Si on appelle à la bonne heure, on peut avoir de la chance", souligne le professionnel. 

Et avec les patients à l’accueil, son fils Richard s’adapte comme il peut : "Ça me prend à peu près deux heures par jour avec tous les patients, pour substituer les molécules manquantes, et trouver celles qui viendront en solution de remplacement", explique-t-il. 

"Les gens de la Côte d'Azur vont en Italie"

Des solutions sont trouvées, mais la situation devient préoccupante, selon Stéphane Pichon. "Je ne pense pas qu'on laisse les gens sans rien. On arrive à remplacer un produit par un autre au prix parfois, de cabrioles. On est obligé parfois de prendre un marteau-piqueur pour soigner quelque chose qu'on pourrait soigner avec un petit marteau", ironise-t-il. "Mais à un moment, on n'aura plus aucune solution puisque, regardez, les gens de la Côte d'Azur vont en Italie pour chercher du Neurontin", note-t-il. 

Également président régional de l’ordre des pharmaciens, il demande désormais au gouvernement de débloquer des stocks stratégiques.