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Grégoire Duhourcau
Invité vendredi de Wendy Bouchard sur Europe 1, le colonel Stéphane Millot a expliqué les difficultés auxquelles sont confrontés les pompiers. Il a notamment évoqué le manque de temps pour se spécialiser et une très forte sollicitation de la part des citoyens.
LE TOUR DE LA QUESTION

Soldats du feu, mais pas seulement. "Si la prévention, la protection et la lutte contre l’incendie sont les missions historiques (des pompiers), aujourd’hui elles ne représentent plus qu'entre 5% à 7% (des interventions) selon les endroits", explique le colonel Stéphane Millot de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1.

"Le secours d'urgence à personnes" comme mission principale. "Le service d’incendie et de secours a aujourd’hui un panel de missions qui est extrêmement large", ajoute-t-il. Parmi ces missions, il y a évidemment les interventions sur les fuites de gaz, comme l'a tristement montré l'explosion de la rue de Trévise samedi dernier à Paris, au cours de laquelle deux sapeurs-pompiers ont perdu la vie. Mais aujourd'hui, la principale mission des pompiers se trouve être "le secours d'urgence à personnes", qui "représente entre 81% et 90% de (leur) activité opérationnelle".

Un large éventail du type d'interventions qui réclame tout autant de compétences. "Une de nos difficultés, c’est la prédominance de la technicité ", reconnaît Stéphane Millot. "Compte-tenu de notre activité incessante en matière de secours à personnes, nous avons de moins en moins le temps pour nous entraîner sur des domaines beaucoup plus techniques, comme l’incendie mais pas uniquement." Le colonel pense notamment au "sauvetage-déblaiement". "Quand un immeuble s’effondre, c’est une technique particulière d’extraction des victimes."

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

Un problème lié à la sollicitation. L'une des autres difficultés que rencontrent les pompiers aujourd'hui est paradoxalement liée à leur cote de popularité, très élevée auprès de la population française. En cas de problème, c'est leur numéro (le 18) qui est privilégié, plutôt que celui du SAMU (le 15). "C’est très flatteur, souligne Stéphane Millot. Cependant, aujourd’hui, dans notre organisation, cela nous pose de véritables soucis d’adéquation entre la demande et les moyens. Lorsque nous sommes sollicités pour des situations qui ne relèvent pas de l’urgence du secours à personne, nous mobilisons un certain nombre d’effectifs qui ne sont plus disponibles pour de véritables urgences."

Ce que le colonel Stéphane Millot qualifie de "vrai problème de sollicitation" reste "difficile à chiffrer" mais il estime que "20% à 30%" des sollicitations ne relèvent pas de leur "compétence", ni de leur "technicité". "Surtout, elles nous mobilisent et ne nous rendent plus disponibles pour une véritable urgence."