Les restaurants parisiens sont confrontés à un manque de saisonniers (Illustration). 1:35
  • Copié
Thibaud Hue, édité par Gauthier Delomez
Selon des estimations de l'Union des métiers de l'hôtellerie, entre 220.000 et 250.000 postes restent à pourvoir dans les cafés, hôtels et restaurants en France. En Île-de-France, il manque par exemple 13.600 serveurs. Un manque de saisonniers qui freine l'activité du secteur, comme ce restaurant parisien où Europe 1 s'est rendue.
REPORTAGE

À midi, les serveurs du restaurant Le Mesturet dans le 2e arrondissement de Paris transpirent. Maëlys est essoufflée lorsqu'elle essuie des verres derrière le bar : "On est en sous-effectif, du coup, je me retrouve à faire le bar, la caisse et à donner un coup de main à mes collègues. C'est dur et il y a même des moments où on se demande si on va tenir mentalement." Alors que l'été approche, entre 220.000 et 250.000 postes sont toujours à pourvoir dans les cafés, les hôtels et les restaurants en France, selon l'Union des métiers de l'hôtellerie. Rien qu'en Île-de-France, il manque 13.6000 serveurs, soit 50% de plus que l'année dernière.

En réalité, les établissements ne parviennent pas à recruter, c'est pourquoi les équipes sont débordées et certains ferment leurs portes quelques jours par semaine pour survivre. C'est le cas du gérant de ce restaurant parisien, Alain Fontaine, qui a décidé de fermer le samedi midi et le dimanche. Une décision, faute de main d'œuvre, qui lui coûte cher : "C'est une perte de chiffre d'affaires de 400.000 euros sur l'année. Si je voulais rouvrir le week-end, il me faudrait cinq postes supplémentaires. On a bien vu dès le premier confinement qu'il y avait un problème de recrutement", détaille-t-il au micro d'Europe 1.

Comment attirer de nouveau les saisonniers

Pas assez payé, des amplitudes horaires trop larges... Les jeunes se détournent du secteur. Pour tenter d'être plus attractif, le patron a assoupli les conditions de travail de ses employés. "Nous avons supprimé la coupure. Ceux qui veulent avoir leur matinée pour leur vie, ils l'ont, ce qui veulent avoir leur soirée pour leurs enfants, ils l'ont", avance-t-il. "Avant, c'était comme ça et pas autrement. Aujourd'hui, on se demande ce que l'on peut faire pour travailler ensemble. Je ne veux pas qu'on soit considéré comme les forçats du travail. Il faut effectivement qu'on change d'image", relate le gérant.

Alain Fontaine prévoit une année difficile mais ne pense qu'à une chose : réunir une équipe au complet pour la Coupe du monde de rugby 2023 en France.