A Mandelieu, après le choc, le système D

A Mandelieu, de nombreuses voitures restent empilées les unes sur les autres, trois jours après les inondations meurtirères qui ont frappé la commune.
A Mandelieu, de nombreuses voitures restent empilées les unes sur les autres, trois jours après les inondations meurtirères qui ont frappé la commune. © BORIS HORVAT / AFP
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et Xavier Yvon , modifié à
Dans la commune des Alpes-Maritimes, la plus touchée par les inondations meurtrières de samedi soir, les habitants privés de voiture s’organisent. 

Les images font partie des plus marquantes des violentes intempéries qui ont frappé la Côté d’Azur samedi soir : des voitures renversées, empilées ou quasi-totalement immergées dans des eaux marrons. Mardi matin encore, à Mandelieu-la-Napoule, commune la plus touchée par les inondations avec huit victimes, sur vingt au total, de nombreux véhicules échoués peuplent la chaussée ou les garages encore noyés près des résidences inondées. Autant de salariés, de parents qui ne peuvent plus se déplacer. Alors le système D et la solidarité s’organisent.

"Il faut bien aller bosser, la vie reprend". Europe 1 a ainsi interrogé Ludovic, peintre en bâtiment, assis au bord de la route. "J’attends mon collègue", explique, tristement le jeune homme. "Il est venu me chercher ce matin, parce que ma voiture est dans le garage, et elle est sous l’eau. Et il faut bien aller bosser, la vie reprend.  Ah ! C’est mon collègue, je dois y aller." Non loin de là, Théo, un adolescent a encore les yeux qui piquent en ce début de matinée. Il s’est levé une heure plus tôt que d’habitude pour attraper le bus qui l’amènera au lycée à Cannes, faute de train.

"Voilà, je suis devenu chauffeur". Ceux qui ont encore une voiture s’improvisent parfois taxi pour les voisins. C’est le cas de Jean-Claude, un retraité. Son carnet de commandes est déjà bien rempli aujourd’hui. "J’en ai deux à amener dans une assurance et deux dans une autre assurance, et après j’en ai deux autres à emmener faire les courses. Et peut-être encore une personne que je dois emmener en consultation à l’hôpital", énumère-t-il en riant. "Voilà, je suis devenu chauffeur. A la retraite, mais chauffeur. C’est mon boulot, j’ai un planning. Ça va commencer vers 8h30", précise-t-il.

Les bus passent aussi plus nombreux dans les rues. Tous sont gratuits, et la mairie a même mis en place un système de navette sur demande.