La police et les douanes saisissent régulièrement de la drogue qui est alors mise sous scellés (illustration). 1:30
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Justin Morin, édité par Séverine Mermilliod
À Dijon, six personnes ont été mises en examen pour trafic de stupéfiants et détournement de scellés. Elles sont soupçonnées d'avoir récupéré du cannabis (environ 280 kilos en cinq mois) censé être incinéré sur ordre du procureur, pour ensuite le revendre. Elles risquent jusqu'à 10 ans de prison.

Au départ, les policiers ont été alertés par un courrier anonyme, il y a un peu plus d’un an : des employés de l'incinérateur de Dijon auraient trouvé une faille dans la procédure d’incinération pour récupérer une partie de la drogue saisie lors des enquêtes, censée être brûlée. Les investigations ouvertes dans la foulée par la police judiciaire de Dijon confirment alors le signalement. Ce sont désormais six personnes qui ont été mises en examen pour trafic de stupéfiants et détournement de scellés.

280 kilos d'herbe revendus

On ne le sait pas forcément mais chaque année, le procureur de la République ordonne régulièrement la destruction de ces scellés pour éviter que les salles de stockages ne soient envahis par des ballots d'herbe. Mais à Dijon, entre novembre 2020 et avril 2021, en 5 mois, jusqu'à 280 kilos d'herbe seraient sortis du circuit d'incinération pour être revendus.

10 ans de prison encourus

Parmi les six personnes mises en examen, quatre travaillaient au sein de l’usine et connaissaient son fonctionnement. Ils risquent jusqu'à 10 ans de prison. Lors des perquisitions, des dizaines de kilos de drogue et des dizaines de milliers d’euros en liquide et sur des comptes bancaires ont été retrouvés.

Les investigations se poursuivent mais le procureur l'assure : la faille dans la procédure d’incinération des scellés a bien été identifiée et colmatée.