"À 7 ans, elle peut partir avec ses palmes toute seule" : sur les plages, le défaut de surveillance des parents inquiète

À la plage, la surveillance des parents doit être constante.
À la plage, la surveillance des parents doit être constante. © LOIC VENANCE / AFP
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Romane Hocquet, édité par Margaux Baralon
Depuis le début de l'été, près de 360 enfants ont été perdus sur les plages à Marseille. S'ils ont tous été retrouvés, cela démontre un manque de vigilance des parents. Exemple sur la plage du Prophète. 
REPORTAGE

Sur la plage du Prophète, à Marseille, les messages de prévention ne cessent de résonner. Et Ghisèle, policière, patrouille auprès des parents pour enfoncer le clou. "Vous savez qu'il y a des bracelets pour les enfants où l'on peut mettre vos noms et numéros ?" À Marseille, la police en charge de la surveillance des plages déploie les grands moyens. Depuis le début de l'été, près de 360 enfants se sont perdus. Ils ont, heureusement, tous été retrouvés et ramenés à leurs proches, mais les policiers pointent le manque de vigilance des parents.

"Sur sept enfants, deux ont des brassards"

"On ne nous a pas informés pour les bracelets", répondu une mère de famille à Ghisèle. "On nous a parlé des cendriers mais pas des bracelets." Ce jour-là d'ailleurs, la plupart des enfants n'en portent pas. Et Ghisèle poursuit sa ronde entre les serviettes, où se trouvent des parents parfois endormis ou en pleine discussion. "Là, en gros, sur 7 enfants, seulement 2 ont leurs brassards", regrette-t-elle.

Au loin, une fillette joue sur le sable pendant que son papa, lui, a les yeux rivés sur son smartphone depuis de longues minutes. "Je regarde pas le téléphone à la plage", se défend-il. "Là, c'était juste pour regarder l'heure." Willy dit "faire confiance" à sa fille. "Elle peut partir avec ses palmes nager jusqu'à 50 mètres sans souci, toute seule. Elle a 7 ans et c'est pas un problème pour moi. Je jette un œil de temps en temps, de loin."

"Les parents se dédouanent totalement de leurs responsabilités"

La surveillance des plus jeunes doit pourtant être constante. 70% des noyades se produisent à moins de trois mètres du rivage. Un danger que ne mesurent pas les parents, regrette Gishèle : "Ils se dédouanent totalement de leurs responsabilités pour certains. Ils estiment que si leurs enfants sont dans la zone de la baignade surveillée, c'est [aux autorités] de le surveiller."

Lors d'une patrouille, la policière a vu un bébé de 18 mois tomber face dans l'eau, pendant que sa mère avait le dos tourné. "Je lui demande si elle se rend compte, elle me répond qu'elle ne s'est tournée que trois minutes pour parler avec ses copines." Cet été, deux enfants de 5 et 8 ans ont été sauvé in extremis de la noyade, réanimés par massage cardiaque.