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Romain David
TÉMOIGNAGE - Au micro d'Europe 1, Romain Quevaine, ancien cadre dans le marketing, raconte sa réorientation professionnelle.
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"C’est un grand plongeon". À 43 ans, Romain Quevaine s’apprête à reprendre le chemin de l’école. Après une première vie de cadre dans le marketing, ce père de deux enfants a décidé de changer de profession, et de devenir professeur des écoles. À quelques jours de sa première rentrée des classes dans une maternelle d’Argenteuil, il évoque au micro de Matthieu Belliard, sur Europe 1, les raisons de cette reconversion inattendue, et l’appréhension qu’elle suscite.

"Les rails de la vie m'ont emmené sur d’autres voies, mais j’avais toujours gardé ça en tête", explique-t-il. "Dans mon précédent travail, c’est avec la formation et la transmission que je prenais le plus de plaisir." Il invoque encore un "manque de sens" pour justifier sa réorientation tardive. "J’avais besoin d’être utile", insiste-t-il.

"Je mesure déjà la grosse différence entre l’agilité du public et celle du privé"

Un choix d’autant plus assumé que Romain Quevaine s’apprête à passer d’un salaire de 4.000 euros à une rémunération de 1.600 euros. En attendant d’adapter son train de vie, il a déjà pu appréhender, en marge des préparatifs de la rentrée, le fossé qui sépare le public du privé. "Je mesure déjà la grosse différence entre l’agilité du public et celle du privé. Je ne sais que depuis vendredi où je vais travailler. Mais je ne sais toujours pas avec quelle classe, et je n’ai pas de contact avec les chefs d’établissement. Les informations sont difficiles…", glisse-t-il.

Ce futur enseignant a également conscience de débarquer en terrain miné, dans la mesure où le bras de fer entre les syndicats et Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, autour de la réforme du baccalauréat, annonce une rentrée agitée. "Je ne suis pas habitué à ça", reconnait Romain Quevaine.

"J’ai conscience que l’image du métier d’enseignant s’est dégradée", poursuit-il. Mais sa formation n'a fait que conforter sa décision : "Je dois avouer que j’ai rencontré des personnes très investies, et qui font bien leur travail. C’est plutôt rassurant", conclut-il.