Woerth : Le Monde accuse l’Elysée

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le quotidien porte plainte contre X pour violation de la protection des sources. L'Elysée dément.

Un nouveau volet dans l’affaire Woerth-Bettencourt. Dans son édition datée du 14 septembre, Le Monde annonce son intention de porter plainte contre X pour violation de la loi de protection du secret des sources des journalistes.

L'Elysée dément

Une plainte contre X qui vise l’Elysée, directement accusé par le quotidien du soir. "Les services du contre-espionnage ont été utilisés pour rechercher l'informateur d'un de nos reporters", écrit ainsi le journal en Une. La présidence de la République a très vite réagi en démentant "totalement" les accusations du Monde et en assurant n'avoir "jamais donné la moindre instruction" sur le sujet.

La DCRI confirme avoir enquêté

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a vérifié un renseignement sur des fuites dans la presse concernant l'affaire Bettencourt, a ainsi annoncé le Directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, à l'AFP. Elle aurait saisi le parquet le 2 septembre. "Il s'agissait de vérifier la loyauté de hauts fonctionnaires", a expliqué une source policière à Reuters. La DCRI aurait agi sur instruction de la Direction générale de la police nationale (DGPN), et non de l'Elysée, selon cette même source.

"La police n'a fait que son travail" :

Dans un article signé Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du Monde, le quotidien revient sur la genèse de cette affaire. Dans ses éditions datées des 18-19 juillet, Le Monde faisait état des auditions par la police de Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et du photographe François-Marie Banier sous le titre "Le principal collaborateur de Liliane Bettencourt met Eric Woerth en difficulté". L’article n’aurait pas plu du tout à l’Elysée.

"Entrave à la liberté de la presse"

La présidence aurait alors donné l’ordre de rechercher et d’identifier la source à l’origine de ces informations gênantes. La direction générale de la police nationale (DGPN) ainsi que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), auraient été directement sollicitées, "hors procédure judiciaire", précise le quotidien du soir. Le Monde y voit une infraction claire à la loi relative à la protection du secret des sources des journalistes, dispositif renforcé par l’exécutif le… 4 janvier 2010.

"Nous n’avons pas du tout la certitude d’écoutes, nous avons la certitude de recherches permettant d’établir les appels téléphonique faits ou reçus à partir d’un appareil téléphonique", a précisé Sylvie Kauffman sur Europe 1. "Nous dénonçons une entrave à la liberté de la presse. Une violation d’une loi qui existe, qui a été adoptée et publiée très récemment. D’après nos informations, c’est de l’Elysée que venait l’ordre de faire des recherches téléphoniques pour identifier les sources de nos informations". Ce que confirme le directeur du quotidien, Eric Fottorino. "Nous avons des certitudes et des éléments de preuves", a-t-il assuré.

Toujours selon Le Monde, l’enquête de la DCRI s’est finalement arrêtée sur David Sénat, conseiller pénal au cabinet de la Garde des Sceaux, et qui avait en cette qualité accès aux procès-verbaux des auditions. Convoqué, l’homme a été muté et s’est vu proposer une "mission de préfiguration" pour la mise en place de la cour d'appel de Cayenne, en Guyane. Cette "mutation" proche de la punition a fait réagir ce conseiller ministériel : selon Le Monde, il va déposer plainte contre X.