Violences conjugales : Eric Raoult jugé

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avec AFP , modifié à
L'ex-ministre devait répondre de violences présumées sur sa femme. Le parquet a requis 3 mois avec sursis.

"Je l’ai insultée, je ne l’ai jamais frappée". C'est en ces termes qu'Eric Raoult, rejetait le 10 octobre dernier, au micro d'Europe 1, les accusations de son ex-femme. L'ancien ministre, maire UMP du Raincy, en Seine-Saint-Denis, comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour ces violences conjugales présumées sur sa femme, dont il est aujourd'hui séparé. Lors de l'audience, l'élu a maintenu ses propos, contestant les faits qui lui sont reprochés.

Eric Raoult, qui connaît des ennuis de santé depuis un accident vasculaire cérébral en juin 2012, avait obtenu fin novembre le report de son procès pour des raisons médicales. "Sa santé est toujours fragile mais il sera bel et bien présent à l'audience jeudi", a assuré son avocate, Me Caroline Toby, qui ne demandera pas un nouveau renvoi du procès.

Il risquait trois ans de prison. L'ancien député de Seine-Saint-Denis avait été placé en garde à vue à deux reprises au mois d'octobre, à la suite de plaintes déposées par son épouse, Corinne Raoult, qui fut son assistante parlementaire et avec laquelle il se trouve en instance de divorce. Il est accusé d'avoir giflé, bousculé et insulté son épouse à plusieurs reprises entre décembre 2011 et octobre 2012. Sa compagne n'a toutefois pas voulu faire de commentaire sur cette affaire, demandant "le respect de sa vie privée".

Il devait donc répondre de "violences sur conjoint" et de "menaces ou actes d'intimidation en vue de déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter". L'ancien ministre de la Ville risquait  trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

>> Mise à jour, à 15h30 le 07/02/12  Le parquet de Bobigny a requis 3 mois avec sursis contre Éric Raoult. Le tribunal rendra sa décision le 21 février.

"Tu t'habilles comme une salope". Sur Europe 1 en octobre, le maire du Raincy, qui a perdu en juin son siège de député, avait récusé les accusations de son épouse. "Dans les plaintes qui sont déposées, il est indiqué que je l’ai giflée, que je l’ai insultée, et une autre fois que je l’ai bousculée. Je l’ai insultée, c’est vrai. Mais dire à son épouse, qui a 15 ans de moins que vous, 'tu t'habilles comme une salope', ce n’est pas une violence conjugale", s’était-il alors justifié.

"Ce n’est pas une violence conjugale" :

Raoult : "Je l’ai insultée, jamais frappée"par Europe1fr

L'ancien député de Seine-Saint-Denis avait démenti avoir "frappé" sa femme et ce, "pour deux raisons". "D’abord parce que je n’en ai pas la force. Comme vous le savez peut-être, j’ai été victime d’un accident vasculaire cérébral, il y a quelques mois. Deuxième élément, on ne commence pas une carrière d’homme violent à 57 ans", s'était-il défendu.

Volontiers électron libre et "grande gueule". Eric Raoult a à plusieurs reprises défrayé la chronique. Lors des émeutes de 2005, il avait été le premier à imposer un couvre-feu aux mineurs de sa commune, pourtant épargnée par les violences, avant même que le gouvernement ne décrète l'état d'urgence.

Début juin, il avait proposé la candidature de Nicolas Sarkozy au prix Nobel de la paix afin que soit "reconnue la part essentielle de (son) action internationale durant son quinquennat pour le maintien de la paix dans le monde".