Violence : et si tous les supporters étaient interdits de déplacement ?

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Les incidents qui ont éclaté lors du match Nice-Saint-Etienne, dimanche, poussent les autorités à réagir.

L’INFO. "Le football est encore malade d'une partie de ses pseudo-"supporters"". Le diagnostic est signé Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur, et illustre la crispation autour du football après les incidents entre supporters, dimanche lors de la rencontre Nice-Saint-Etienne, à l’Allianz Riviera. Au total,  220 sièges ont été détériorés dans la tribune réservée aux supporters visiteurs et huit personnes ont été légèrement blessées lors d’affrontements. Alors qu’une enquête a été ouverte, le ministère de l’Intérieur cible la responsabilité des dirigeants de clubs. Et la Ligue de football professionnel brandit la menace d’une interdiction de déplacement pour tous les supporters.   

Beauvau interpelle les présidents de club. Les problèmes impliquant des supporters se multiplient ces derniers mois.  Au printemps derniers,  de violents affrontements avaient éclaté entre Lyonnais et Marseillais au péage de Bollène, dans le Vaucluse. Ces dernières semaines, des menaces de mort ont été proférées à l'encontre du chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme. Autant d’éléments qui poussent la place Beauvau à réagir. "Il faut que certains dirigeants montrent l'exemple et arrêtent de fustiger en permanence et publiquement l'action du ministère" de l'Intérieur "dès que des arrêtés, notamment d'interdiction de déplacement de supporters, sont pris", déplore Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Les supporters stéphanois à Nice, 930

Les Ultras lyonnais, stéphanois et niçois visés. "Certains clubs doivent enfin prendre leurs responsabilités", insiste encore une source proche du dossier, précisant que les"incidents les plus graves impliquent régulièrement des ultras notamment lyonnais, stéphanois ou niçois". "Il y a des responsables de clubs qui ne souhaitent pas faire le ménage dans leur tribune et ce sont les mêmes qui accusent les pouvoirs publics de ne pas prendre la mesure du problème, " poursuit cette source.

La Ligue menace d’interdire les déplacements. De son côté, la Ligue de football professionnel, n’a pas tardé à réagir, évoquant dès dimanche soir l’éventualité d’interdire le déplacement des supporters si de tels heurts venaient à se reproduire. "Ça suffit !", a réagi dans un communiqué Frédéric Thiriez, le président de la LFP. "Une seule solution : la répression. Je vais demander une réunion au ministère de l’Intérieur centrée sur la question des déplacements de supporters à l’extérieur. Si nous n’arrivons pas à régler ce problème définitivement, ça finira par une interdiction systématique des déplacements, ce que personne ne souhaite", conclut-il.

Les présidents de clubs ne "peuvent pas faire la police". Pour leur part, les présidents de club semblent assez démunis face aux problèmes de violence dans les stades de football. "Il faut absolument trouver des solutions car notre football est en danger", indique Roland Romeyer, le président de l’AS Saint-Etienne, qui menace de démissionner si des affrontements impliquant des Stéphanois venaient à se reproduire. "Je suis contre l'interdiction des déplacements de supporters", précise-t-il toutefois. "Je souhaite des supporters des deux camps dans les stades. C'est trop facile d'interdire mais les clubs ne peuvent pas faire la police ni rendre la justice".