Viol conjugal : trois ans de prison ferme

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avec AFP , modifié à
L'accusé, qui encourait 20 ans de prison, a été reconnu coupable d'avoir violé sa femme.

Un homme a été condamné mercredi à trois ans de prison ferme par la cour d'assises du Val-de-Marne pour avoir violé son épouse, des faits emblématiques des violences subies par les femmes au sein du foyer et rarement renvoyés devant une juridiction criminelle. "C'est une victoire car la société a reconnu le viol conjugal, maintenant je dois vous avouer qu'on attendait un peu plus", a réagi juste après le verdict Me Nathalie Tomasini, l'une des avocates de la victime. La cour a assorti cette condamnation de deux ans d'emprisonnement avec sursis et de l'inscription de l'accusé au fichier des auteurs de violences sexuelles. La peine est inférieure aux réquisitions de l'avocate générale qui avait demandé entre huit et dix années d'emprisonnement. L'accusé "ne s'est nullement préoccupé du consentement" de sa compagne, avait-elle fait valoir au cours de ses réquisitions. "Il a imposé sa volonté."

"J'étais énervé, je comptais pas les claques que je lui ai mises", a expliqué l'accusé à la barre. A la question de l'avocate générale: "Ce rapport, c'était pour vous faire plaisir ?", il répond :"C'était pour me faire pardonner". "C'était notre façon de se réconcilier", "Nos rapports, c'était comme ça", a-t-il expliqué avant d'admettre: "Apparemment, si je suis là, c'est qu'elle l'a fait à contre-coeur". "Excuse-moi pour les violences que je t'ai faites, mais je ne t'ai jamais violée", a-t-il dit en conclusion des débats.

Réagissant à l'issue de l'audience, Samia a exprimé sa satisfaction d'avoir été crue. "C'était important qu'on me croie. Je n'avais pas les moyens de me défendre physiquement (donc) je suis passée par la justice. C'est un aboutissement, une page qui se tourne et j'ai envie de passer à autre chose."