Villiers-le-Bel : un témoignage décisif

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Adama Kamara, l’un des cinq accusés, aurait confié à un codétenu "avoir fumé un flic".

Rebondissement, mardi, au procès de cinq jeunes accusés d'avoir tiré sur des policiers à Villiers-le-Bel en novembre 2007. En début d'après-midi, à la reprise des débats, la procureure de la République a indiqué qu'un nouveau témoin accablant pour l'un des cinq accusés s'était présenté lundi dans un commissariat de police. Il a été entendu mardi après-midi par la cour d'assises de Pontoise.

"Il m'a dit qu'il avait tiré"

David Ruelle, âgé de 40 ans, a expliqué à la barre avoir été incarcéré à Fleury-Merogis avec Adama Kamara, l’un des quatre accusés. "En promenade, il m'a dit qu'il avait tiré sur un fonctionnaire de police". "Il m'a expliqué qu'il était éducateur à Villiers-le-Bel, que deux jeunes avaient été percuté par une voiture de police (...) qu'il s'était procuré une arme (...) qu'il avait fumé un flic", a précisé le témoin.

"Poussé par la culpabilité"

Le témoin déclare avoir été menacé. "Un jour Adama et une dizaine de personnes sont entrés dans la cellule et m'ont menacé de me faire la peau si je disais ce que je savais", explique t-il à la barre.

L'accusé dément

Sorti de détention "il y a un an et demi ou deux", il dit s'être manifesté après la lecture d'un article de presse sur le procès, poussé par "un sentiment de culpabilité par rapport à ce qu'(il) savait". "Cette personne me dit bien quelque chose", a reconnu Adama Kamara. "Mais aucunement je ne lui ai parlé de mon affaire", rétorque l'accusé.

Le procès, qui s'est ouvert lundi, doit durer deux semaines. Quatre jeunes sont jugés pour tentative de meurtre en bande organisée sur des policiers dans les nuits des 25 et 26 novembre 2007 à Villiers-le-Bel, ainsi que pour détention et port d'arme prohibés. Le cinquième, sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir fourni un fusil à pompe, comparaît pour complicité.