Une nuit difficile pour les Franciliens

La neige a paralysé les routes en région parisienne dès mercredi après-midi. Certains automobilistes ont été contraints de dormir dans leur voiture. D'autres ont été accueillis en centre d'hébergement.
La neige a paralysé les routes en région parisienne dès mercredi après-midi. Certains automobilistes ont été contraints de dormir dans leur voiture. D'autres ont été accueillis en centre d'hébergement. © MAXPPP
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Des milliers d’automobilistes ont été bloqués dans la nuit de mercredi à jeudi sur les routes.

Ils ont passé la nuit de mercredi à jeudi dans leur voiture, dans un couloir d’aéroport, sur leur lieu de travail ou encore dans un centre d’hébergement. Des milliers de Franciliens ont été bloqués à cause de la neige tombée sur la région parisienne mercredi.

Malgré l'annonce de l'épisode neigeux par Météo-France, l'Ile-de-France a vécu le pire scénario depuis la nuit du 4 au 5 janvier 2003 où des milliers de personnes avaient été bloquées, essentiellement sur les routes. Jusqu’à 11 centimètres de neige sont tombés sur Paris, et plus encore en banlieue. Un record battu seulement en 1987.

Des heures pour quelques mètres

Dès l’après-midi, la neige a créé une pagaille monstre sur l’ensemble du réseau routier. La galère s’est poursuivie durant la nuit de mercredi à jeudi. A minuit, des automobilistes, dont le nombre restait indéterminé, étaient encore bloqués sur plusieurs axes. Selon la Préfecture de police de Paris, 66 kilomètres de bouchons étaient recensés à 2h. Au plus fort de la journée, 350 kilomètres ont été enregistrés à 21h15.

Malgré les recommandations, certains ont abandonné par dizaines leur véhicule que ce soit sur la N104 ou encore sur la N118 où la circulation a été interrompue. "J'ai mis cinq heures pour faire 500 mètres", raconte un automobiliste qui a abandonné sa voiture sur la N118, dans l’Essonne, au sud de Paris. Il a finalement décidé de rentrer à pied chez lui.

Environ 2.500 poids-lourds ont été bloqués aux abords de Paris sur différentes aires d'autoroute. La Préfecture de police de Paris déconseille aux Franciliens de prendre la route. De nombreux axes sont coupés jeudi matin.

> Le point sur les conditions de circulation

Gare au verglas !

Et la galère reprend jeudi matin sur les routes, après le refroidissement sensible dans la nuit de mercredi à jeudi, avec la formation de glace au sol.

En prévision de ce verglas sur les routes, les préfectures des Yvelines, de l'Essonne, de Seine-et-Marne, de l'Aisne, de la Marne, des Ardennes et de la Meuse notamment ont interdit les transports scolaires jeudi. La mairie de Paris a annoncé des "mesures exceptionnelles" pour procéder au salage de la totalité des trottoirs parisiens encore recouverts de neige et en prévision du verglas attendu en soirée.

Il est déconseillé par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, de prendre la route en région parisienne.

Des milliers de personnes en centres d’urgence

Nombreux sont les automobilistes qui ont été contraints de dormir dans leur voiture, sur les routes. Un dispositif d'hébergement a été mis en place par les pouvoirs publics dans la nuit de mercredi à jeudi. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a assuré qu'il a permis d'accueillir, en Ile-de-France, environ 3.300 personnes dans 78 centres d'hébergement.

Mais le maire de Vélizy, dans les Yvelines, - une commune proche de la N118 totalement bloquée - a, lui, affirmé qu'entre 7.000 et 8.000 personnes ont été hébergées durant la nuit de mercredi à jeudi sur sa commune. "Les grandes sociétés implantées sur la ville comme Thalès et PSA ont organisé l'hébergement sur place de leurs salariés, plus de 1.000 personnes ont été accueillies au centre commercial de Vélizy 2 et 500 personnes ont été hébergées par la mairie dans un centre sportif", a-t-il détaillé.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé avoir mobilisé près de "5.000 gendarmes et policiers" afin d'éviter un nouvel épisode de "naufragés de la route". Il a assuré qu’il était "impossible" que des gens dorment dans leur voiture, réfutant le terme de "pagaille sur les routes".

Bloqué au travail et à l’aéroport

De très nombreux salariés ont été surpris sur leur lieu de travail. Ainsi, près d'un millier de personnes ont été bloquées au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), situé sur le plateau de Saclay, dans l’Essonne.

Dans les aéroports, des milliers de passagers ont été contraints de dormir sur place. Ils se sont retrouvés prisonniers notamment des aérogares de Roissy-Charles de Gaulle, où les hôtels étaient saturés. "Plus d'une centaine de vols Air France ont été annulés dans l'après-midi à Roissy, et une quarantaine de vols ont été déroutés sur d'autres aéroports français", a indiqué une porte-parole de la compagnie. A Orly, il fallait compter une à deux heures de retard sur les vols.

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