Une balle française a tué le skipper du "Tanit"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
INFO EUROPE 1 – Florent Lemaçon, le skipper du "Tanit", a été tué par une balle tirée par un soldat français. Constatations des médecins légistes, compte rendu de l'assaut et témoignage de sa femme concordent.

Une balle tirée par un soldat de l’armée française a tué Florent Lemaçon, le skipper du voilier "Tanit", lors de l’assaut donné le 10 avril pour tenter de libérer les cinq passagers de l’embarcation, retenus en otages par des pirates somaliens au large du Golfe d’Aden, selon les informations d’Europe 1.

Constatations des médecins légistes, comptes rendus de l’assaut faits par les commandos-marine à leur hiérarchie et témoignage de la femme du skipper concordent. Le soldat qui a tiré l'avait d'ailleurs reconnu très rapidement après les faits.

Les faits se sont déroulés de la manière suivante : après avoir neutralisé trois sentinelles des pirates sur le pont du voilier, l'équipe chargée de libérer les otages a pénétré dans la cabine, où deux pirates retenaient les cinq otages, sous la menace d'une arme.

Les militaires ont demandé aux otages de ne pas bouger, par haut-parleurs. Mais, pour protéger sa famille, Florent Lemaçon s'est dressé devant son fils et son épouse, la main en avant : c'est ce geste "réflexe" qui a entraîné un "tir réflexe" d'un militaire français.

Ce récit corrobore les constatations des légistes sur la trajectoire de la balle, qui n'a pas été retrouvée lors de l'autopsie pratiquée sur le skipper. La balle a traversé la main du marin, avant de toucher le visage, à la hauteur du nez.

Hervé Morin, le ministre de la Défense, avait évoqué l'hypothèse qu'un "tir français" ait tué le skipper dès le 11 avril, le lendemain de l'assaut, sur Europe 1 :

L'assaut a été décidé car les négociations venaient d'échouer. Les écoutes, réalisées en direct par les traducteurs des services secrets, montraient que les pirates étaient de plus en plus nerveux et parlaient de "faire un exemple", rendant indispensable l'intervention de l'armée française.

Lundi, le ministère de la Défense a déclaré qu'il avait "pour principe de ne pas commenter une procédure judiciaire en cours".