Un Nigérien de 27 ans, embauché depuis début décembre par une PME grenobloise, est menacé de licenciement car la préfecture de l'Isère refuse de lui accorder les autorisations nécessaires, a indiqué lundi son patron, en dénonçant une "situation ubuesque".
Embauché en contrat à durée indéterminée (CDI) à Paris et titulaire d'un titre de séjour en règle, Youssouffa de son prénom a rejoint début décembre la société grenobloise Vitamib, spécialisée dans le conseil en financement de l'innovation. Avant de recruter Youssouffa, le patron a envoyé une demande d'autorisation à la Direccte (Direction régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail), qui dépend de la préfecture de l'Isère, mais cette dernière ne lui a répondu que jeudi dernier. En application de la circulaire Guéant, "ils m'ont dit qu'ils refusaient le contrat de travail car il y aurait 47 demandeurs d'emploi pour ce type de poste à Grenoble", indique le patron de PME.
Le patron aurait dû licencier son employé dès la réception de la lettre de la Direccte, sous peine de poursuites. Il a refusé de le faire pour ne pas "risquer la vie de (sa) société". "Nous sommes extrêmement tendus en termes de charge de travail. Je cherche à recruter deux nouveaux collaborateurs et je ne trouve pas. Si j'en licencie un de plus, je ne vais pas m'en sortir", dit-il.