Un maire rompt son jumelage avec Auschwitz

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avec Fabien Thelma , modifié à
Pour le maire de Ballan-Miré, le divorce est prononcé avec les autorités locales.

"En tant que responsable politique, il faut donner un sens politique à ses actes." Très remonté, le maire de Ballan-Miré près de Tours a mis fin mardi à la convention de jumelage entre sa commune et la ville polonaise d'Oswiecim, Auschwitz en allemand.

Les "projets sulfureux" des autorités locales

Laurent Baumel, maire socialiste de cette commune de 8.000 habitants, reproche notamment aux autorités locales d’envisager la construction d’un "centre commercial près du camp" de concentration, qui avait été utilisé par les nazis lors de la seconde Guerre mondiale.

"Ces autorités, qui se sont engagées dans un tas de projets un peu sulfureux, auraient utilisé le jumelage avec une petite ville française pour dire qu’il n’y avait pas de problème", dénonce Laurent Baumel, interrogé par Europe 1.

Divorce entre les deux villes

Dès 2008, "j'ai été frappé par l'impression que les autorités locales polonaises voulaient à travers ce jumelage faire oublier le camp" d'extermination nazi, auquel le nom d'Auschwitz reste à jamais associé, assure-t-il.

Ces autorités, et leur "sulfureux" maire Janusz Marszalek en tête, "sont dans une logique de dissociation de la ville et du camp, de banalisation de la ville elle-même", estime-t-il. "Leur truc à eux, c'est de pouvoir dire: Cessez d'assimiler notre petite ville charmante au camp de la mort, Oswiecim n'est pas Auschwitz".

Or, "on ne peut pas cautionner une stratégie de banalisation de ce que représente Auschwitz dans l’histoire universelle", conclut le maire de Ballan-Miré.