Un an de prison avec sursis requis contre Dieudonné

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dieudonné a été jugé mardi par le tribunal correctionnel de Paris pour "injures raciales".

Un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende ont été requis à l'encontre de Dieudonné. L'humoriste est jugé pour avoir fait remettre par une personne déguisée en déporté juif le 26 décembre sur la scène du Zénith de Paris un "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" à Robert Faurisson. "En tournant en dérision, en avilissant sciemment, avec une dose de sadisme, les souffrances que la communauté juive a endurées, il m'apparaît que Dieudonné M'Bala M'Bala a blessé, humilié" cette communauté, a estimé le procureur de la République dans ses réquisitions.

Sur plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), Dieudonné était également cité à comparaître, tout comme Robert Faurisson, pour "contestation de l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité" lors de la même soirée. Le parquet n'avait pas retenu ce motif de poursuite.

Invoquant sa "liberté d'expression", l’ancien partenaire d’Elie Semoun a totalement assumé une démarche décrite comme "système de promotion de (son) humour" destinée à susciter le débat dans la société "lorsqu'on n'a pas les moyens de se faire entendre". "Je continuerai à faire ce que je fais sur scène", a-t-il assuré. "C'est son infréquentabilité que j'ai mise en scène et pas le contenu de son discours (...). Le négationnisme, ça ne me concerne pas (...), je ne sais pas trop ce qu'est le révisionnisme", a-t-il insisté à propos des déclarations qui lui sont reprochées.

Le jugement a été mis en délibéré au 27 octobre.

Dieudonné a déjà été condamné à plusieurs reprises pour ses provocations. La cour d'appel de Paris avait ainsi confirmé le 26 juin 2008 la condamnation de l'humoriste pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la "pornographie mémorielle". La cour d'appel l'avait également condamné le 15 novembre 2007 pour avoir tenu en 2004 des propos où il comparait les "juifs" à des "négriers".