Un adieu en musique à Alain Corneau

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Europe1.fr (avec AFP)
Le cinéaste s'est éteint lundi à 65 ans, des suites d’un cancer. Il a été inhumé samedi.

"Cher Alain, cher maître et ami : tous les matins du monde sont sans retour, mais ton souvenir restera toujours à côté de nous", hommage du musicien catalan Jordi Savall à Alain Corneau. Il a ouvert la cérémonie d'obsèques dans les travées du cimetière du Père-Lachaise à Paris, en jouant trois pièces de Marin Marais - compositeur du 18e siècle auquel le réalisateur avait rendu hommage dans son film Tous les matins du monde - avant de paraphraser la morale du film. Proches et amis d'Alain Corneau ont fait samedi leurs adieux au piano et à la viole de gambe au cinéaste décédé lundi, à 67 ans, des suites d'un cancer.

De nombreuses figures du monde du cinéma s'étaient déplacées pour ce dernier adieu, en premier lieu les réalisateurs Costa-Gavras - auprès duquel Corneau débuta comme assistant -, Bertrand Blier, Claude Lelouche, arrivé avec la comédienne Anouk Aimé, Danièle Thomson, Claude Miller. Les acteurs Richard Anconina, Vincent Perez, Olivier Marchal, Alain Chabat, Patrick Timsit, Nathalie Delon et Ludivine Sagnier, héroïne du tout dernier film de Corneau, Crime d'Amour, étaient également venus lui rendre un dernier hommage. Le comédien Thierry Lhermitte a pris la parole, insistant sur un homme "au service du scénario et de l'histoire" qui ne s'accordait "jamais un plan vaniteux".

Le clan Trintignant

Aux premiers rangs, la femme du cinéaste Nadine Trintignant était entourée de son "clan", qui formait aussi la famille d'Alain Corneau, notamment de son fils Vincent et de ses petits-fils, Roman et Paul, les deux fils aînés de sa fille Marie. L'avocat de Nadine à l'époque de l'affaire Marie Trintignant-Bertrand Cantat, Me Georges Kiejman, également présent à ses côtés, a été pris de malaise pendant la cérémonie : soutenu par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, il a été évacué par les pompiers après avoir repris conscience.

Le comédien François Cluzet, père du deuxième fils de Marie, a évoqué, la gorge nouée, la mémoire du disparu, "lumineux, réservé et pudique", fou de jazz et cinéaste "d'un grande rigueur et d'une grande exigence", "toujours le premier arrivé sur le décor". Rappelant que Marie Trintignant était, elle aussi, inhumée au Père-Lachaise, François Cluzet a demandé à Alain Corneau, "puisque vous serez bientôt colocataire", de "l'embrasser", avant de conclure: "Il n'y aura plus d'Alain Corneau. Pire, il n'y aura plus de films d'Alain Corneau".