Tout ne roule pas dans le monde des VTC

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Les chauffeurs de VTC doivent faire face à une baisse des tarifs. Uber, par exemple, a diminué les siens de 20 à 30%. © MARTIN BUREAU / AFP
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Aurélien Fleurot et T.M. , modifié à
Après les taxis la semaine passée, les VTC se mobilisent cette semaine. C'est aussi l'occasion pour certains de dénoncer leurs conditions de travail.
ENQUÊTE EUROPE 1

Après les taxis la semaine dernière, les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) se mobilisent à leur tour mercredi, en réaction aux annonces de Matignon, notamment sur le renforcement des contrôles de ceux qui font de la maraude électronique, pratique interdite par la loi Thévenoud. 

Des chauffeurs remontés contre leurs plateformes. La mobilisation est soutenue par les principales plateformes de réservation de VTC (Uber, Chauffeur Privé, Snapcar, CinqS, Allocab et Marcel Chauffeurs). Mais certains conducteurs, mécontents de leurs conditions de travail, ont décidé de boycotter cet appel à manifester.

"Moins de 1.200 euros pour faire 70 heures par semaine". Pour beaucoup, le rêve qu'on leur a vendu a en effet tourné court. Les salaires de 2.500 ou 3.000 euros par mois sont très loin. Car il y a désormais trois fois plus de chauffeurs qu'il y a un an et les plateformes comme Uber, la principale entreprise de VTC, ont baissé les tarifs de 20 à 30%. "Aujourd'hui, on tourne autour de 14, voire 16 heures de conduite par jour", explique Marc au volant de son élégante berline noire. "Nous allons sortir, pour la plupart, moins de 1.200 euros de salaire pour faire 70 heures par semaine. Est-ce que ces conditions de travail sont acceptables ?", fait-il mine de s'interroger au micro d'Europe 1.

Des pratiques abusives. Des chauffeurs dépités, Sayah Baroun en a rencontré beaucoup depuis qu'il a créé le premier syndicat de la profession, l'UNSA-VTC. Il met en cause les pratiques abusives des plateformes. "On a un souci, par exemple avec Allocab, puisqu'ils payent toujours avec un énorme retard. Dans une deuxième entreprise, Le Cab, il y a même eu des situations où le chauffeur doit de l'argent à la structure parce qu'il n'a pas suffisamment travaillé. Et si jamais il ne paye pas rapidement, l'entreprise peut déclarer le véhicule volé... Il y a des situations incroyables avec ces applications."

Conséquence : de plus en plus de chauffeurs essaient de créer leur propre clientèle, en laissant leur numéro. Mais cela ne marche souvent qu'un temps. Très vite, les clients finissent par se tourner à nouveau vers les plateformes qui proposent des courses moins chères, à partir de cinq euros pour certaines.