Téléphonie : le low cost, l'arme anti-Free ?

Les trois grands opérateurs se sont tour à tour lancés dans le low cost.
Les trois grands opérateurs se sont tour à tour lancés dans le low cost. © REUTERS
  • Copié
Mounia Van de Casteele , modifié à
Orange, Bouygues et SFR proposent des tarifs à bas prix pour pallier la concurrence de Free sur le marché mobile.

Aux grands maux, les grands remèdes. Pour contrer l'arrivée fracassante de Free sur le marché en janvier dernier, les trois grands opérateurs se sont tour à tour lancés dans les offres low cost. Et pour minimiser le départ de centaines d'abonnés séduits par des forfaits à très bas prix, ils ne cessent de baisser leurs tarifs. Orange a ainsi dévoilé une nouvelle gamme de prix pour ses forfaits Origami, lors d'une conférence de presse mardi.

Les tarifs changent chez Orange

L'opérateur historique avait d'abord riposté en janvier dernier en proposant, comme ses concurrents, une gamme de forfaits low cost "Sosh" compris entre 9 et 25 euros. Des offres qui sont disponibles uniquement en ligne, sans téléphone et sans engagement. La gamme a d'ores et déjà séduit plus de 350.000 clients.

Mais cela n'a pas suffi à contrebalancer la perte de quelque 615.000 abonnés. Du coup, Orange va franchir une étape supplémentaire début juin en rognant cette fois les prix de son offre mobile, qui sera accessible à partir de 24,90 euros par mois. Simplifiée, la gamme proposera des forfaits avec appels, SMS et MMS illimités.

Bouygues, très réactif

C'est Bouygues qui avait dégainé le premier. Anticipant l'arrivée de Free Mobile, l'opérateur avait sorti sa gamme low cost B&You en juillet 2011. Une offre qui proposait deux forfaits à 24,90 et 36,90 euros. Mais dès le mois de janvier dernier, la marque avait dû aligner ses tarifs sur ceux de" l'ennemi public n°1".  Le nouvel arrivant proposait des offres agressives à 2 euros et 19,99 euros. B&You a donc "contre-attaqué" avec deux offres à 9,99 euros et 19,99 euros. Deux forfaits complètement alignés sur ceux de Free, avec appels, SMS, MMS et Internet illimités.

Et Bouygues a, de cette manière, mieux rebondi que les autres grands opérateurs. Bien que déplorant la perte de quelques 379.000 clients depuis l'arrivée de Free sur le marché, Bouygues a en effet réussi à attirer plus de 253.000 abonnés en mars dernier grâce à son offre low cost.

SFR, le der des der

Quant à SFR, c'est le dernier des trois opérateurs historiques à s'être lancé dans la course au low cost. Le deuxième opérateur de téléphonie mobile en France proposait ainsi trois forfaits entre 9 euros et 25 euros le 21 janvier dernier. Mais SFR a fait un pas de plus au mois de mai. Et pour cause, "16% de nos ventes se font sur le low-cost", confiait à ce moment Frank Cadoret, directeur général grand public et professionnel de SFR. Celui-ci va même plus loin, estimant que le low-cost pourrait représenter jusqu'à 30% de ses clients. L'opérateur a donc baissé les tarifs de son offre low cost RED pour s'aligner sur ceux de Free. Il propose désormais trois forfaits compris entre 9 et 25 euros. Et le 5 juin SFR devrait lancer Buzz Mobile, une offre proposant les appels internationaux à des tarifs très attractifs.

L'opérateur espère ainsi séduire d'avantage que les 200.000 clients conquis au premier trimestre. Mais SFR reste pour l'instant le plus touché par l'arrivée de Free : il a perdu quelque 620.000 clients depuis le début de l'année. Selon les analystes de la société Oddo, près de sept millions de Français auraient changé de forfait au premier trimestre 2012.