Sur le trottoir pour avoir un toit

© MAXPPP
  • Copié
Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le Collectif des oubliés du Dalo campe à Paris pour obtenir des logements décents.

Un peu plus de deux ans après la mise en application de la loi Dalo (droit au logement opposable), un nouveau campement a été établi à Paris par des mal-logés. Le collectif des oubliés du Dalo s’est installé sur un bout de trottoir du XVe arrondissement de Paris devant un immeuble qui contient 30 logements mais qui est vide depuis 26 ans. Il demande sa réquisition ainsi que celle de "tous les logements scandaleusement vacants".

"Nous sommes obligés de recourir à nouveau à une action de longue durée, d'aller au conflit", déplore le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud. Il rappelle que le campement de la rue de la Banque, lancé en octobre 2007, avait permis le relogement bon an mal an de presque toutes les 374 familles.

Quatre dans le même lit

"Ca fait trois nuits que je dors là. Cette fois, je veux me battre pour que mes enfants aient un logement", explique Valentine Tralou. Cette femme de 46 ans a mis de côté son travail pour engager avec d'autres mères un bras de fer avec les autorités. Auxiliaire de vie en maison de retraite et auprès de particuliers, Valentine Tralou pensait accéder à un logement. Mère célibataire, elle vivote avec trois enfants de 16, 6 et demi et 5 ans dans un studio insalubre de 18 m2. "On dort tous les quatre dans le même lit, dans le sens de la largeur, on a les pieds qui dépassent. A l'école, on me dit que les enfants sont fatigués. Oui, on est tous fatigués", lâche cette femme, reconnue prioritaire Dalo en octobre 2008.

Depuis sa création en octobre 2009, Le collectif des oubliés du Dalo a mené une dizaine d'opérations ponctuelles, avec le soutien du Dal, sans grand effet sur le relogement des familles.